Le patron d’Uber cherche à calmer le jeu. Dans une lettre ouverte, Dara Khosrowshahi a présenté des excuses aux Londoniens pour les « erreurs » de la compagnie, lundi 25 septembre. Le nouveau dirigeant de la compagnie est arrivé il y a seulement quelques semaines à la tête d’une entreprise en plein développement mais aussi en proie à de nombreuses controverses.

« Uber a révolutionné la façon dont les gens se déplacent dans les grandes villes du monde. Mais il est vrai également que nous avons parfois fait les choses à l’envers », a expliqué M. Khosrowshahi, ajoutant : « Je m’engage à travailler avec Londres pour remettre les choses à l’endroit et permettre aux habitants de cette grande ville de se déplacer en toute sécurité. »

Vendredi, l’autorité des transports de Londres (TfL – Transport for London) avait décidé de retirer la licence du géant des voitures avec chauffeurs privés dans la capitale britannique. En publiant sa décision vendredi, la TfL a notamment expliqué que « l’approche et la conduite d’Uber ont démontré un manque de responsabilité (…) avec des conséquences potentielles pour la sûreté et la sécurité du public ».

L’autorité londonienne reproche également à Uber son laxisme dans la dénonciation des crimes et des failles dans le contrôle des casiers judiciaires de ses conducteurs. Elle a aussi déploré l’utilisation d’un logiciel permettant aux chauffeurs d’éviter de se faire repérer dans les zones où ils n’ont pas le droit d’opérer et de fournir des certificats médicaux non fiables.

Vendredi, Uber avait fait part de sa surprise et de son incompréhension, fustigeant une décision de la TfL contraire aux intérêts des 3,5 millions de Londoniens qui utilisent l’application, et de ses 40 000 chauffeurs dans la capitale britannique. Une pétition lancée vendredi par Uber pour demander à TfL de lui renouveler sa licence avait recueilli 750 000 signatures lundi vers 13 heures.

L’entreprise a annoncé son intention de faire appel au plus vite, ce qui lui permettrait de continuer d’opérer dans la capitale britannique au moins jusqu’à la fin de la procédure judiciaire ; une volonté que M. Khosrowshahi a confirmé lundi.

« Menaces agressives »

La lettre du dirigeant d’Uber semble témoigner d’une volonté d’apaiser quelque peu la vive tension qui est montée depuis vendredi entre le grand groupe américain et les autorités londoniennes. Quelques heures avant la publication de cette lettre, le maire de Londres, Sadiq Khan, accusait Uber de se comporter de façon « agressive ».

« Je prends note du fait qu’Uber a une armée d’experts en communication, une armée de juristes – et ils ont lancé des menaces agressives de nous faire un procès », déplorait M. Khan sur la BBC Radio 4. « Vous ne pouvez pas faire tout et son contraire : d’un côté agir de façon agressive, menacer de toutes sortes de choses, et de l’autre dire aux journalistes que vous voulez conclure un accord avec TfL », soulignait le maire, sans préciser davantage.

Au même moment, un haut responsable d’Uber au Royaume-Uni, Fred Jones, assurait sur la BBC que sa compagnie était prête à discuter « dès que possible » avec TfL. Mais il a aussi répété qu’Uber ne saisissait toujours pas clairement ce que la TfL lui reprochait.

Présente dans plus de 70 pays, l’entreprise a eu maille à partir avec de nombreuses autorités dans le monde, dont la France, où elle a été condamnait à plusieurs amendes. Elle avait été brièvement bannie des rues de New Delhi à la suite d’un viol commis par l’un de ses chauffeurs et a été dernièrement interdite en Hongrie et au Danemark, en vertu de nouvelles lois.