Des artistes posent pour la 40e édition du festival pop-rock du Printemps de Bourges, le 13 avril 2016. / GUILLAUME SOUVANT / AFP

Stabilisation de la fréquentation globale des festivals, retour des artistes « mastodontes » dans les lieux de « grande jauge », appétit marqué pour le pop-rock et poursuite de la vitalité de l’offre de spectacles : telles sont les grandes tendances qui ont marqué 2016, selon l’étude annuelle du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz (CNV), présentée lundi 25 septembre.

La croissance entre 2015 et 2016 s’inscrit dans la continuité de celle observée au cours de la dernière décennie et témoigne toujours d’une belle vitalité. Dans le cadre de la perception d’une taxe qu’il perçoit sur les spectacles , le CNV a recensé l’an dernier « 63 339 représentations payantes, soit une hausse de 9 % par rapport à 2015, ce qui a représenté 24,4 millions d’entrées payantes (+ 6 % en volume et + 1 % en valeur) pour 813 millions d’euros de billetterie générée (+7%) ».

L’étude note d’abord « le retour des artistes de très grande notoriété, capables de remplir des stades ou des grandes jauges », qui retrouvent leur niveau de fréquentation de 2013. Ce qui contribue à un phénomène de concentration très important : 7 % des représentations ont ainsi généré 53 % du chiffre d’affaires des 50 plus gros spectacles.

Poids variable des festivals selon les régions

Le prix moyen du billet dans des grandes enceintes – stades de football, Zenith et autres AccorHotels Arena – a légèrement baissé par rapport à 2015, mais se situait tout de même à 63 euros la place l’an dernier. La billetterie des 16 plus gros spectacles a atteint 101 millions d’euros (+ 63 % par rapport à 2015).

Autre phénomène notable : la fréquentation des festivals marque le pas après une forte croissance en 2015. Leur poids varie fortement selon les régions : il représente par exemple 53 % de la fréquentation en Bretagne ou 35 % en Occitanie, mais seulement 8 % en Ile-de-France. Là encore, les 50 plus gros festivals concentrent près des deux tiers de la billetterie et 45 % des entrées de ce secteur.

Le genre des spectacles n’est pas lié aux entrées, tant s’en faut. L’humour arrive en tête du nombre de représentations proposées (28 %), mais ne recueille que 16 % des entrées. A contrario, le pop-rock draine 20 % des entrées assurées par seulement 12 % des représentations totales. Les musiques électroniques obéissent à la même tendance (11 % des entrées pour 6 % des représentations). Tous spectacles confondus, le CNV évoque un recul de la billetterie du rap, du hip-hop, du reggae et des cabarets, mais souligne le poids élevé des festivals dans la diffusion des musiques électroniques, du jazz, des musiques improvisées et des musiques du monde.