Les utilisateurs de WhatsApp en Chine continentale font face, depuis plusieurs jours, à de nombreuses perturbations dans le fonctionnement du service, avec notamment de longs retards dans la transmission de messages textuels. Le blocage n’est pas total, comme ont pu le constater les journalistes du Monde en Chine, mais le fonctionnement du service, qui avait déjà connu il y a quelques semaines des perturbations dans la diffusion d’images, est perturbé.

Depuis plusieurs jours, les messages textuels sont également concernés. D’après le spécialiste du filtrage sur Internet Nadim Kobeissi, interrogé par le New York Times, le « grand firewall a récemment été mis à jour pour détecter et bloquer le protocole NoiseSocket, utilisé par WhatsApp pour transmettre du texte ». La censure chinoise avait déjà recours à un blocage ciblé pour censurer les contenus vidéo et les images. Quasiment toutes les messageries étrangères, dont Viber et Telegram, sont déjà bloqués dans le pays.

Le procédé rappelle les censures et blocages partiels qui avaient visé les outils de Google dans le pays afin d’imposer au géant américain d’appliquer les lois chinoises sur la censure. Google avait initialement accepté de s’y plier, avant de rompre ses activités dans le pays, en 2010.

Ces perturbations surviennent dans un contexte particulièrement sensible en Chine, alors que doit s’ouvrir le 19e congrès du Parti communiste, le 18 octobre. La censure est généralement durcie dans le pays à l’approche d’évènements politiques majeurs. Les autorités ont également annoncé lundi 25 septembre avoir infligé l’amende maximale prévue à trois géants locaux, Baidu, TenCent et Weibo, pour non-respect des lois sur la censure de la pornographie et de contenus violents, et pour avoir laissé en ligne des contenus « appelant à la haine ».