Production pour quatorze danseurs, « Solstice » est une « réflexion sur l’équilibre nécessaire que nous devons trouver avec la nature ». / NICO BUSTOS

La chorégraphe Blanca Li aime les saisons et s’empare de ce thème dans Solstice, nouvelle production pour quatorze danseurs. « Malgré une prise de conscience, l’humanité continue d’agir comme si nous avions à disposition plusieurs planètes de rechange, explique Bianca Li. J’ai eu envie de mettre en scène une réflexion sur l’équilibre nécessaire que nous devons trouver avec la nature. » L’Andalouse, qui vit en France depuis 1992, entend d’abord revenir aux fondamentaux. « Avec les danseurs, nous avons travaillé sur les éléments et les sensations comme le froid, le chaud, la soif, la pollution… mais aussi sur le plaisir vital que la nature nous apporte. J’ai également utilisé pour mon inspiration des danses tribales. »

Recherche d’émotions

En répétition, Blanca Li utilise un story-board où apparaissent les différents éléments du spectacle. « Tout ce que je souhaite raconter s’y trouve, indique-t-elle. Je sais à quel type d’émotions je veux parvenir. Reste à trouver comment, au gré d’échanges avec les danseurs. » Parmi les œuvres qui ont nourri sa vision, elle cite le documentaire d’Al Gore, Une vérité qui dérange. Elle évoque aussi les actions d’ONG comme la Fondation Pure Earth ou Global Footprint Network qui mesure « le jour de dépassement ». « Il a eu lieu cette année le 2 août et il rappelle que nous consommons les ressources que nous ne sommes pas capables de produire en un an », commente la chorégraphe.

Sur scène, un immense nuage textile qui se métamorphose constamment, conçu en complicité avec le scénographe Pierre Attrait, plane sur la communauté des interprètes. Des projections vidéo signées Charles Carcopino s’y déploieront ainsi que les lumières sophistiquées de Caty Olive. Blanca Li, qui a chorégraphié le spectacle Robots en 2013, est toujours éprise de nouvelles technologies. « Cela n’a rien d’incompatible avec ma démarche écologique car c’est grâce aux outils dont nous disposons aujourd’hui que nous pouvons mesurer la montée des eaux ou prévenir les tsunamis. »

La danseuse et chorégraphe, show-woman de choc et meneuse de revue, reste en contact avec le monde dans lequel elle vit. Qu’il s’agisse de faire la fête avec le public ou de faire vibrer sa corde écolo, son message est le même : « J’aimerais que ce spectacle permette au public de se sentir plus conscient et mieux armé pour agir à l’échelle individuelle et collective. »

« Solstice », de Blanca Li, jusqu’au 13 octobre, Théâtre national de Chaillot, Paris 16e. www.theatre-chaillot.fr