A l’entrée de la colonie Har Adar (Cisjordanie), au nord de Jérusalem, où la fusillade a éclaté mardi 26 septembre au matin. / AMMAR AWAD / REUTERS

Trois Israéliens ont été tués et un autre grièvement blessé, mardi 26 septembre, par un Palestinien, qui a ouvert le feu à l’entrée de la colonie de Har Adar, au nord de Jérusalem (Cisjordanie). Les morts sont deux gardes de sécurité et un douanier. L’assaillant, âgé de 37 ans, a été lui-même tué par les gardes de sécurité, venus secourir leurs collègues touchés.

L’auteur des coups de feu s’était présenté aux environs de 7 heures du matin devant l’entrée arrière de la colonie, en prétendant se fondre parmi un groupe de travailleurs attendus sur des chantiers à Har Adar, a expliqué la police. Mais il a éveillé la suspicion et a sorti son pistolet pour précipiter son action.

L’agresseur en possession d’un permis de travail

Cette communauté de près de 4 000 habitants se trouve juste au-delà de la ligne verte de démarcation, datant de 1949. Elle est entourée de plusieurs villages palestiniens, dont celui de Beit Surik. C’est de là que venait l’agresseur, en possession d’un permis de travail israélien pour être employé dans les colonies, ont précisé les médias israéliens.

Ce détail rend son profil plutôt rare, par rapport à celui des assaillants traditionnels en Cisjordanie. Le ministre de la sécurité intérieure, Gilad Erdan, a annoncé qu’une révision de ces permis devrait être faite. « Il y aura probablement des mesures à court terme, mais j’espère que nous ne changerons pas notre politique, dit Nitzan Nuriel, ancien chef du bureau du contre-terrorisme auprès du premier ministre. Il vaut mieux pour nous que les Palestiniens aient des boulots et ramènent de l’argent chez eux. »

Période de fêtes

Cette attaque survient en pleine période de fêtes automnales en Israël, entre le Nouvel An juif (Roch Hashana) et Yom Kippour (le Grand Pardon), le 29 septembre. Les dernières semaines ont été très calmes au plan sécuritaire, l’attention générale étant concentrée sur les tentatives de rapprochement entre le Fatah du président Mahmoud Abbas et le Hamas. Maître de la bande de Gaza depuis dix ans, où la situation humanitaire est désespérante, le mouvement islamiste armé, fortement encouragé par l’Egypte, a accepté de faire un geste en direction de la faction ennemie.

Le 17 septembre, il a annoncé la dissolution du comité administratif censé gérer les affaires courantes du territoire depuis le printemps. Lundi 2 octobre, pour la première fois depuis plus de deux ans, le gouvernement palestinien de Rami Hamdallah arrivera dans la bande de Gaza pour y siéger.

« Salut de bienvenue »

Dans la foulée de l’attaque, le Hamas a salué mardi un « nouveau chapitre dans le soulèvement de Jérusalem ». Mais comme c’est souvent le cas, ces félicitations ne signifient pas revendication. On ne sait rien de l’éventuelle appartenance de l’assaillant à un groupe armé ou une faction.

De son côté, la vice-ministre des affaires étrangères israélienne, Tzipi Hotovely, a estimé que l’attaque représentait un « salut de bienvenue » adressé à Jason Greenblatt. L’avocat et envoyé spécial de Donald Trump est de retour en Israël, mardi 26 septembre, pour poursuivre les consultations diplomatiques, avant que la Maison Blanche mette ses propositions sur la table.