Des engins percent et creusent sur le chantier de la descenderie de Saint-Martin-la-Porte, sur le tracé de la future ligne du TGV Lyon-Turin. / JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

La « pause » décidée par le président de la République dans les grands chantiers d’infrastructures semble terminée. La France et l’Italie sont « pleinement engagées » pour que la section transfrontalière de la ligne ferroviaire Lyon-Turin soit menée à bien, a déclaré mercredi 27 septembre Emmanuel Macron à l’issue d’un sommet bilatéral à Lyon.

Le président français a annoncé la création d’un groupe de réflexion sur les interconnexions à la ligne, justifiant que ce projet doit être « adapté aux modes de mobilité contemporains », mobilités qui sont « plus écologiques, plus intelligentes ». Le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, s’est pour sa part félicité que le Lyon-Turin « sorte renforcé » de ce 34e sommet.

Pause en juillet

Le projet de ligne à grande vitesse Lyon-Turin, dont le coût a été estimé à quelque 26 milliards d’euros, avait été remis en question par Emmanuel Macron au début de l’été. Ce dernier avait annoncé début juillet son intention de « marquer une pause » dans la conduite des grands projets d’infrastructures.

Cette pause, avait précisé par la suite la ministre des transports, Elisabeth Borne, concerne le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin. La ministre avait toutefois souligné la spécificité de ce projet, « financé à 40 % par l’Union européenne, mais aussi à 35 % par l’Italie », « un aspect » qui devra être « pris en compte dans les décisions qu’on devra prendre sur ce projet ».

Ces propos avaient jeté le trouble entre adversaires du Lyon-Turin, qui avaient salué cette pause comme « une sage décision », et partisans du projet, qui avaient demandé à l’Elysée de « clarifier sa position » et de « confirmer l’engagement de l’État ». La société franco-italienne TELT, responsable de la réalisation de la ligne, avait quant à elle assuré que « pause » ne signifiait pas « suspension » d’un chantier déjà largement entamé. La mise en service est prévue pour 2030.

Un projet controversé

Depuis sa genèse, le projet a rencontré de nombreuses oppositions, notamment de la part des écologistes, qui dénoncent un projet « pharaonique, totalement disproportionné et inutile ». Si Benoît Hamon avait estimé que le chantier présente « trop de risques économiques et écologiques », Jean-Luc Mélenchon stigmatisait ainsi un « grand projet inutile », tout comme Nicolas Dupont-Aignan, qui évoque un « scandale ».

Les opposants se targuent aussi du soutien unanime, fait rarissime, des trois organisations agricoles, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), la Confédération paysanne et la Coordination rurale.