La centrale nucléaire du Tricastin (Drôme et Vaucluse) va être provisoirement mise à l’arrêt. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé, jeudi 28 septembre, avoir imposé à EDF de la faire « dans les délais les plus courts » en raison des risques liés à une éventuelle inondation du site.

L’ASN a précisé que cette décision intervenait après une déclaration par le groupe, en août, d’un « événement significatif pour la sûreté » relatif à un risque de rupture d’une partie de la digue du canal de Donzère-Mondragon, qui protège le site, dans le cas des séismes les plus importants étudiés dans les démonstrations de sûreté nucléaire.

Eviter tout risque d’« accident de fusion »

« L’inondation en résultant pourrait conduire à un accident de fusion du combustible nucléaire des quatre réacteurs de la centrale nucléaire du Tricastin et rendrait particulièrement difficile la mise en oeuvre des moyens de gestion d’urgence internes et externes », a fait savoir l’autorité dans un communiqué.

Des éléments apportés par EDF « ne permettent pas d’écarter le risque à court terme », a ajouté l’ASN. Celle-ci précise que le groupe devrait « compléter ses investigations géotechniques » et procéder, avant le redémarrage des réacteurs, aux renforcements nécessaires pour assurer la résistance de la digue.

L’électricien public a, de son côté, fait savoir dans un communiqué qu’il ne partageait pas « la nécessité d’arrêter les quatre réacteurs pendant la durée des travaux » mais qu’il mettrait en œuvre la décision de l’ASN « dans les meilleurs délais ».

Le groupe a en conséquence revu à la baisse son objectif de production nucléaire pour 2017, à un niveau de 385 à 392 térawatts-heure (TWh) contre les 390 à 400 TWh prévus auparavant. Il a cependant confirmé ses objectifs financiers pour 2017 et 2018 « à environnement de prix actuel ».

(Benjamin Mallet, édité par Matthieu Protard)