Cette visite d’un jour survient sur fond de réchauffement des relations entre Ankara et Moscou après la crise diplomatique provoquée par la destruction, en novembre 2015, d’un bombardier russe par la chasse turque à la frontière syrienne. / Mikhail Klimentyev / AP

Le président russe Vladimir Poutine se rend, jeudi 28 septembre, en Turquie pour des discussions avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. La Syrie, l’Irak et un contrat d’armement qui inquiète l’Occident seront au menu.

Cette visite d’un jour survient sur fond de réchauffement des relations entre Ankara et Moscou depuis 2016, après une grave crise diplomatique provoquée par la destruction, en novembre 2015, d’un bombardier russe par la chasse turque à la frontière syrienne.

La Turquie et la Russie, qui soutiennent des camps opposés en Syrie, ont notamment mis leurs divergences de côté au cours des derniers mois pour tenter de parvenir à un règlement mettant fin au conflit syrien qui a fait des centaines de milliers de morts depuis 2011.

Aplanir les divergences

Moscou et Téhéran, alliés du régime de Damas, et Ankara, qui soutient les rebelles, ont annoncé le 15 septembre à Astana un accord pour déployer ensemble des forces de maintien de l’ordre dans la zone de désescalade d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, et dans « certaines parties » des régions de Lattaquié, Hama et Alep.

Selon le Kremlin, M. Poutine a insisté, lors d’un entretien téléphonique avec M. Erdogan lundi, sur le fait que la mise en œuvre des « zones de désescalade » en Syrie était susceptible d’ouvrir la voie à un règlement politique du conflit.

L’autre dossier régional brûlant est le référendum d’indépendance du Kurdistan irakien, auquel Ankara s’est vivement opposé. La Russie, en revanche, qui compte d’importants intérêts économiques au Kurdistan, s’est montrée plus réservée, affirmant considérer « avec respect les aspirations nationales kurdes ».

Cette visite de M. Poutine à Ankara intervient deux semaines après l’annonce par M. Erdogan d’un contrat majeur avec la Russie portant sur l’achat de systèmes de défense antiaérienne S-400. Cette nouvelle, en plein climat de tensions entre Ankara et plusieurs pays occidentaux, à commencer par les Etats-Unis et l’Allemagne, a suscité l’inquiétude des partenaires de la Turquie au sein de l’OTAN.