Maurice Greenberg était le PDG d’AIG pendant la crise des « subprimes » aux Etats-Unis. / Mark Lennihan / AP

Le groupe d’assurances américain AIG, objet d’une surveillance réglementaire renforcée depuis la crise financière de 2008, a été retiré vendredi 29 septembre par le Trésor de la liste des sociétés à risque pour le système financier en cas de faillite.

« Cette initiative démontre notre engagement à agir de façon décisive pour ôter une compagnie » de la liste des entreprises présentant un risque pour le système financier en cas de faillite « si ce groupe ne présente plus de menace à la stabilité financière », a affirmé le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin dans un communiqué.

American International Group (AIG) avait été un des groupes financiers au centre de la déroute financière provoquée par les prêts immobiliers à risque (« subprimes »). L’Etat fédéral américain avait dû utiliser l’argent des contribuables pour sauver l’assureur de la faillite, apportant plus de 180 milliards de dollars.

Risque pour le système

Avec une autre trentaine de grandes banques, dont la faillite est considérée trop risquée pour le système financier, AIG, ainsi que quatre autres établissements financiers non bancaires, avaient été placés sur la liste des groupes présentant des risques « systémiques » ou « too big to fail » (« trop importants pour faire faillite »). Depuis, une seule compagnie, GE Capital, le bras financier de General Electric, avait obtenu d’être retirée de la liste mise en place dans le cadre de la réforme Dodd Frank sur la régulation du monde financier. Cette désignation implique de suivre une réglementation renforcée.

La décision de retirer AIG de la liste est revenue au FSOC, une instance créée après la crise de 2008 qui réunit toutes les autorités de régulation financière américaine sous la houlette du Trésor. Elle n’a pas été prise à l’unanimité. Le secrétaire au Trésor de Donald Trump a voté pour, ainsi que Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed). En revanche, parmi ceux qui se sont opposés à cette décision, figure Richard Cordray, le directeur du Bureau de la protection financière des consommateurs (CFPB), une instance, créée après la crise, que les républicains au Congrès veulent faire disparaître.

Dans un communiqué, AIG s’est félicité de la décision affirmant que ce retrait reflétait sa « stratégie réussie d’atténuation des risques ».