Le ministre s’est dit favorable à une taxation des produits de luxe « à condition que ce ne soit pas la farfouille aux idées les plus farfelues ». / LIONEL BONAVENTURE / AFP

Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin, s’est déclaré, dimanche 1er octobre, « favorable » à une taxation des « produits ostentatoires », tels que les yachts, les grosses cylindrées ou les jets privés, dans le cadre de la réforme de l’impôt sur la fortune (ISF).

« Ce qui est productif pour l’économie ne sera pas surtaxé, et ce qui est une valeur immobilière ne sera pas plus taxé, simplement comme avant. Je suis favorable à la taxation des produits ostentatoires », a déclaré M. Darmanin, sur BFM-TV.

« S’il y a, ici ou là, de la part de la majorité parlementaire, des volontés de correction, et notamment sur les signes ostentatoires de richesse, à condition que ce ne soit pas la farfouille aux idées les plus farfelues, personnellement j’y suis favorable », a ajouté le ministre des comptes publics.

En revanche, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’était prononcé un peu plus tôt contre toute modification de la réforme de l’ISF, invitant à ne « pas ouvrir la boîte de Pandore qui consisterait à fracasser les riches pour aider les pauvres », dans la journée du Grand Jury sur RTL-LCI-Le Figaro. M. Le Maire avait cependant ouvert la porte à une adaptation de la fiscalité existante sur certains produits particuliers, tels que les yachts ou les grosses cylindrées.

Le projet de budget 2018 prévoit de transformer l’ISF, qui touche aujourd’hui 351 000 foyers, en « impôt sur la fortune immobilière » (IFI), de façon à exempter de taxes les valeurs mobilières et les placements (actions, assurance-vie…).

Critiques de la majorité

Cette mesure, censée stimuler l’activité en encourageant les contribuables les plus aisés à investir dans « l’économie réelle », devrait entraîner un manque à gagner de près de 3,2 milliards d’euros pour l’Etat.

Cette réforme suscite de nombreuses critiques, notamment au sein de la gauche, qui a dénoncé un « cadeau » fiscal pour les ménages les plus fortunés, sans garantie sur les retombées économiques du nouveau dispositif. Mais elle a également rendu dubitatifs plusieurs députés de la majorité, dont le rapporteur du budget, Joël Giraud, et le président de l’Assemblée nationale, François de Rugy.

« J’ai toujours été pour l’intégration des œuvres d’art dans l’ISF », a assuré le député de Loire-Atlantique dans l’émission « Dimanche en politique », sur France 3, regrettant que les milieux spécialisés s’y soient opposés. « Pour les yachts de luxe, ça paraît logique », a-t-il ajouté, même si « vous allez avoir pour les yachts de luxe () des chantiers navals français qui réparent et construisent ces yachts de luxe qui vont dire : non, ne faites pas ça.” »