Il est des brigands espiègles à qui l’on pardonne volontiers. Hanada fait partie de ceux-là. Garder cet enfant façon baby-sitter, non merci ; mais rester dans son sillage, prêt à rire à ses bêtises en série, certainement. Car Hanada Ichiro démarre au quart de tour, tourmente sa famille et les voisins à coup de répliques savoureuses, mais a un bon cœur. A l’image de générations d’enfants turbulents comme Lebrac dans la Guerre des boutons, Denis La Malice, Titeuf ou Kevin McAllister de Maman, j’ai raté l’avion, Hanada parle sans tabou et estime toujours qu’il a un plan imparable.

« Hanada le garnement », de Makoto Isshiki. / © 2015 Makoto Isshiki.

Mais ces flibustiers de l’âge tendre n’ont pas autant de lucidité sur les adultes que ce petit Japonais issu d’une bourgade rurale. A 9 ans, il dit par exemple de son père un brin pochard qu’« il donne l’air de suivre ce qui se passe, mais en vrai il est toujours à côté de la plaque ». Dans ces histoires d’enfants libres et facétieux, les adultes, s’ils ne sont pas les méchants, sont souvent les crétins. Chez Hanada, les personnages de plus de trois pommes ne sont ni absents ni dénués de bonnes répliques.

« Hanada le garnement », une histoire universelle et tout public. / Makoto Isshiki

Car ses véritables aventures ne résultent pas en une succession de blagues potaches, qui ne tiendraient guère la distance. Cette série dessinée par Matoko Isshiki, et sortie initialement au Japon dès 1993, ne prend véritablement de l’allure qu’au moment où le héros, à la suite d’un accident, se met à voir des esprits. Une gageure quand on sait qu’une seule chose intimide le diablotin : les fantômes. Chauve comme un bonze après son rétablissement, le gamin est harcelé par des spectres qui lui demandent des services. Et va devoir s’exécuter, à sa façon, pour trouver la paix.

Dans cette histoire universelle et tout public, les nostalgiques de l’enfance auront également plaisir à retrouver un trait rond et un humour présent dans les mangas d’aventures des années 1990 mis en valeur par le contraste avec des planches plus matures. Hanada le garnement, qui a permis à la mangaka de percer avant de dessiner le superbe Piano no mori, a aussi été adapté pour l’animation dans les années 2000.

Hanada le garnement, Ki oon, tome 1, 224 pages, 7,90 euros. Tome 2 à paraître le 26 octobre.