Pour son premier portrait sonore, « La bonne graine » donne la parole à Juliette, en master de chimie. Ici, une étudiante de la même discipline à l’université Paris-Saclay. / Université Paris-Saclay via Campus

Ils ont entre 21 et 48 ans, sont étudiants ou fraîchement diplômés d’un master de musicologie, de chimie moléculaire ou de droit de Paris-Saclay, regroupement d’établissements dont font partie les Universités de Versailles Saint-Quentin en Yvelines et de Paris-Sud… Le site de podcasts Binge Audio a rencontré huit de ces étudiants ou jeunes diplômés bac+5, pour des portraits sonores de sept à dix minutes. La série est baptisée « La bonne graine », et voici les premiers dont voici les premiers acteurs, avant de les écouter au bas de cet article.

Juliette, 23 ans, étudiante en master 2 de chimie moléculaire à l’Ecole polytechnique, raconte, dans sa chambre de bonne parisienne, une vocation précoce : « Quand j’étais petite, tout ce que je voulais à Noël, c’étaient des coffrets de chimie. » Sa trajectoire n’a cependant pas été tout à fait rectiligne : elle dit comment elle a « raté » sa classe préparatoire aux écoles d’ingénieurs, intégré une licence, puis bénéficié des passerelles entre établissements de Paris-Saclay, pour intégrer la prestigieuse Ecole polytechnique, comment désormais elle décrypte les parfums. L’humilité et l’envie d’être utile dominent cependant. « Il faut passer sa vie à faire de la chimie pour être bon en chimie […] Je ne rêve pas d’être reconnue dans le monde entier, mais d’arriver à un point, quand je serai vieille, où je me dirai : “Là, j’ai compris le monde.” »

Alexis, 21 ans, en master biodiversité, écologie, évolution, se livre le temps d’une expédition en forêt pour un prélèvement de zooplancton dans la mare 16, à dix minutes à pied de ses salles de cours. Il s’est d’abord rêvé, à l’issue d’un stage de troisième, vétérinaire. A commencé une prépa pour passer le très sélectif concours qui mène à ce métier. A renoncé, et s’est tourné vers l’écologie, découverte en prépa. « Le boulot des écologues, c’est de protéger les espèces naturelles, pour leur richesse en soi et leur impact économique révélé et mesuré. » Avec l’impression « de faire un truc important : ce sera forcément l’une des grandes problématiques du XXIe siècle » et le bonheur, pour lui qui n’a jamais aimé se spécialiser, même dans ses loisirs, de « brasser énormément de disciplines scientifiques différentes : physique, les maths, la chimie », en plus de la biologie. Son rêve, c’est de « faire en sorte que plus de bébés naissent d’ici à dix ans, parce qu’[il aura] empêché une rivière d’être polluée par [il ne sait] quel rejet ».

Ekaterina, 23 ans, suit un master de droit international et européen, parcours arbitrage international. Avant de venir étudier à Paris grâce à une bourse du gouvernement français, cette jeune Russe née à Moscou a étudié quatre années durant le droit dans son pays et a été assistante parlementaire d’un député de la Douma. Elle raconte ce qu’est l’arbitrage — « un mode de résolution privée des litiges, une sorte de cour privée, constituée pas par des juges mais par des arbitres que tu nommes toi-même » —, sa relation avec son pays d’origine et son pays d’adoption — « Je suis russe, mais je suis plus à l’aise en France qu’en Russie, ses valeurs me sont plus proches, notamment l’idée de fraternité. » Son amour pour le travail, et pour la fête, pour l’omnipuissance du droit comme pour l’omnipuissance de l’avocat : car il y a la « sûreté, l’objectivité, la force » du premier, et « tu sais aussi que par certaines manipulations, tu peux atteindre le résultat que tu veux », semble-t-elle sourire au micro.

Les prochains épisodes permettront de faire connaissance avec Christophe, 48 ans, revenu à l’université sur le tard pour y étudier la musicologie, Julia, 21 ans, en master sciences de la terre et des planètes, Gaspard, 21 ans, spécialisé en économie, Mathilde, 23 ans, étudiante en Agrosciences, Environnement, Territoires, Paysages, Forêts, ou encore Mohammed, 25 ans, qui a passé son master de mécanique tout en faisant des petits boulots, du soutien scolaire bénévole, et de la boxe thaïe en compétition. Et qui intègre cette année le master d’une grande école de commerce, l’EM Lyon, avec l’objectif de devenir ingénieur d’affaires dans l’aéronautique.

Ecouter ici le prologue ainsi que le portrait sonore de Juliette, Alexis et Ekaterina :

Ecouter en avant-première le portrait sonore de Christophe :

La mise en ligne des portraits de Julia, Mohammed, Gaspard et Mathilde est programmée entre vendredi 6 octobre et vendredi 13 octobre, sur la page « La bonne graine » de Binge Audio.