Franck Riester, coprésident du groupe Les Constructifs de l’Assemblée nationale, le 3 juillet. / ERIC FEFERBERG / AFP

Franck Riester, coprésident du groupe Les Constructifs de l’Assemblée nationale, évoque sa probable exclusion de LR et le lancement d’un nouveau parti.

Vous rendrez-vous à la convocation de votre parti ?

Franck Riester : A priori oui. Je vais rencontrer cette commission car je suis un homme de dialogue. Mais je suis affligé par cette direction LR qui s’est transformée en politburo obsédé par les exclusions et les purges plutôt que par le rassemblement et la France.

L’exclusion n’est-elle pas une décision logique puisque vous avez fondé un groupe dissident à l’Assemblée ?

Qui sont les traîtres aujourd’hui ? Ceux qui accompagnent les réformes que la droite a toujours défendues ou ceux qui s’y opposent de façon stérile et sectaire ? N’avons-nous pas toujours voulu la baisse de la fiscalité des entreprises, la réforme du code du travail, de l’ISF, de l’apprentissage et de l’éducation nationale ? A l’Assemblée nationale, nous votons en ce moment les projets de loi qui nous semblent aller dans le sens de l’intérêt de notre pays. Cela n’aurait pas été possible au sein d’un groupe LR dont la stratégie est de faire échouer le gouvernement sous prétexte que le président de la République n’est pas de sa famille politique.

Votre probable exclusion est-elle un symptôme d’une radicalisation de LR sur sa ligne dure ?

Le parti LR est à l’origine un rassemblement de la droite et du centre. Vouloir absolument exclure ceux-là mêmes qui mettent en œuvre les idées que la droite a soutenues démontre la radicalisation d’un petit groupe de dirigeants autour de Laurent Wauquiez. A cause d’eux, LR se recroqueville sur une droite identitaire, ultraconservatrice qui court après le Front national. Lui et ses amis ont refusé de choisir Emmanuel Macron contre Marine le Pen, ils ont cassé la digue avec l’extrême droite et piétinent les valeurs de notre famille politique.

Vous allez donc lancer un nouveau parti ?

La direction de LR s’emploie à nous mettre dans l’obligation de créer un nouveau parti de droite pour fédérer toutes celles et ceux qui se sentent orphelins d’une droite libérale, sociale, européenne, réformiste et humaniste. Cela serait un nouveau parti de droite à côté de son partenaire centriste, l’UDI. Comme à l’Assemblée nationale, nous aurons vocation à travailler ensemble dans le cadre d’une nouvelle alliance de la droite et du centre.

Appelez-vous d’autres personnalités de la droite à vous rejoindre ? Xavier Bertrand, Valérie Pécresse n’ont pas l’intention de quitter LR…

Ce parti aura vocation à réunir celles et ceux qui estiment que les principes fondateurs de l’UMP ont été reniés. J’ai l’espoir qu’il y ait une prise de conscience, une réaction face au mécanisme d’autodestruction dans lequel est engagée notre famille politique.

Ce sera le parti du premier ministre ?

Edouard Philippe est à la tâche au service des Français, loin des questions partisanes. Son parti, c’est le pays.