L’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura s’entretient lors d’une vidéoconférence avec les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le 27 juin 2017. / Mary Altaffer / AP

Cinq jours avant l’attaque meurtrière de Khan Cheikhoun, qui a tué 83 personnes, dont 28 enfants et 23 femmes, le 4 avril, l’agent neurotoxique sarin a été utilisé dans la localité d’Al-Lataminah, à une vingtaine de kilomètres au sud de Khan Cheikhoun, annonce l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), mercredi 4 octobre.

« L’analyse des échantillons collectés (par l’OIAC) se rapporte à un autre événement survenu dans la partie nord de la Syrie le 30 mars de cette année », a déclaré le directeur général de l’OIAC, Ahmet Üzümcü. « Les résultats prouvent l’existence de sarin », a-t-il ajouté.  « Nous ne savons pas grand-chose pour le moment. On rapporte que cinquante personnes ont été blessées. On ne fait pas état de morts. »

Après le raid aérien qui avait frappé Khan Cheikhoun, 59 missiles de croisière Tomahawk avaient été tirés, dans la nuit du 6 au 7 avril, par deux navires américains en Méditerranée sur la base aérienne syrienne d’Al-Chaayrate.

L’attaque de Khan Cheikhoun était jusqu’à présent considérée comme la première utilisation de sarin depuis celle du 21 août 2013 dans des secteurs aux mains des rebelles, en périphérie de Damas. Selon les Etats-Unis, cette attaque a fait au moins 1 429 morts.

Le régime se défend d’utiliser du gaz sarin

En juin, l’OIAC avait confirmé que du gaz sarin avait été utilisé lors de l’attaque de Khan Cheikhoun, sans toutefois en désigner les responsables. Au début septembre, des enquêteurs de l’ONU ont affirmé pour la première fois, dans le 14e rapport de la Commission d’enquête de l’ONU sur la situation des droits humains en Syrie, que le gouvernement était responsable. Ce que la Syrie a fermement rejeté, assurant ne pas utiliser d’armes chimiques « contre son peuple ».

Une commission conjointe de l’ONU et de l’OIAC, qui enquête également sur l’attaque, doit encore en déterminer la partie responsable, et son rapport devrait sortir d’ici à quelques semaines. Le régime de Bachar Al-Assad nie constamment toute implication dans des attaques chimiques, affirmant avoir remis tous ses stocks aux termes d’un accord conclu en 2013.