ARNOLD JEROCKI / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Le référendum sur l’indépendance, organisé en Catalogne dimanche 1er octobre, a donné lieu à de multiples incidents entre la population et la Guardia Civil, qui a tenté d’empêcher le scrutin pour lequel 90 % des 2,26 millions de personnes s’étant rendues aux urnes (soit 42,2 % des électeurs catalans) ont voté oui. Les violences policières et l’intransigeance du premier ministre espagnol Mariano Rajoy ont provoqué l’embarras des partenaires de Madrid au sein de l’Union européenne. Le roi Felipe VI a dénoncé dans son discours, le 3 octobre, la « déloyauté inadmissible » du gouvernement catalan, alors qu’à Barcelone 700 000 personnes manifestaient contre les violences policières. A Madrid, les drapeaux du royaume fleurissent et certains redoutent une montée de l’anticatalanisme.

A lire nos tribunes :

« Ce qui se joue en Catalogne est une affaire européenne », par Philippe Lamberts. Pour le coprésident du groupe des Verts/ALE au Parlement européen, la solution passe sans doute, en Espagne, par la création d’une fédération qui impliquerait une répartition plus homogène des pouvoirs entre Etat central et régions.

« Philippe VI a choisi de faire entendre les vérités de l’Espagne constitutionnelle », par Benoît Pellistrandi. Après le référendum organisé en Catalogne, contrairement à ce que beaucoup affirment, le roi d’Espagne n’a pas soutenu le gouvernement Rajoy. Il s’est placé sur un autre terrain, analyse l’historien.

« Le spectre du franquisme plane au-dessus des discordes », par Jordi Gomez. Alors que nombre de Catalans se définissent comme « autant Catalan qu’Espagnol », les violences de la police lors du référendum vont accroître la légitimité de la proclamation d’indépendance, prévoit le politiste.

« Le droit international n’autorise pas l’indépendance de la Catalogne », par Jacobo Rios-Rodriguez. Le juriste franco-espagnol estime qu’une région ne peut pas se séparer d’un Etat démocratique en ne respectant pas les règles de celui-ci.

« Aider la Catalogne à voter, c’est aider la démocratie », par Joan-Lluis Lluis. L’écrivain d’expression catalane estime que le référendum reste la meilleure solution pour régler les différends entre Barcelone et Madrid.

« L’indépendantisme catalan est un populisme », par Javier Cercas. Le romancier espagnol, professeur de littérature et chroniqueur régulier pour El Pais, explique que le nationalisme s’est emparé de la Catalogne sans que le gouvernement central sache comment réagir.

« Quelque chose va devoir se passer le 1er octobre en Catalogne », par Hedwige Jeanmart. La romancière belge, installée depuis près de dix ans à Barcelone, décrit sa Catalogne. Une contrée où les valeurs communes cohabitent avec des réflexes d’intolérance à quelques jours du référendum.

« Madrid est ouverte au dialogue, mais dans le respect de la légalité », par Alfonso Dastis. Le chef de la diplomatie espagnole affirme que le projet sécessionniste catalan enfreint quatre systèmes juridiques : catalan, espagnol, européen et international.

« Les attentats en Catalogne auront des répercussions politiques », par Christian Hoarau. Le professeur au Conservatoire national des arts et métiers estime que si, pour des raisons de sécurité, Barcelone gagnerait à se rapprocher de Madrid, dans les faits, rien n’est moins sûr.