A l’instar de la croissance en France, la reprise économique mondiale s’installe durablement, a estimé, jeudi 5 octobre, Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI).

En prenant un peu de recul, « on voit que la reprise mondiale, tant attendue, s’installe durablement », a-t-elle déclaré lors d’un discours à l’université de Harvard (Massachusetts, Etats-Unis). En juillet, le FMI a anticipé une croissance mondiale de 3,5 % cette année et de 3,6 % pour 2018.

« La semaine prochaine, nous allons publier une prévision actualisée en ouverture des assemblées annuelles et elle devrait être encore plus optimiste. »

Elle a souligné que près de 75 % des pays du monde se redressaient, « ce qui signifie plus d’emplois et une amélioration du niveau de vie dans de très nombreuses régions du monde ». La directrice du FMI a néanmoins constaté que « cette reprise n’était pas totale », et que dans un certain nombre de pays, la croissance est « trop faible ». L’an dernier, 47 pays ont vu par ailleurs leur PIB par habitant décliner.

Ne pas gâcher la bonne reprise

Selon elle, la question principale est désormais de « savoir comment saisir l’opportunité de ce redressement pour sécuriser la reprise et créer une économie qui profite au plus grand nombre ». Elle a relevé « des menaces à l’horizon » comme un niveau de dette élevé dans de nombreux pays, l’expansion rapide du crédit en Chine ou des prises de risques trop importantes sur les marchés financiers.

« Il faut aborder ce moment [de reprise] comme une opportunité de faire les changements nécessaires à une prospérité à long terme, a-t-elle ajouté. Nous ne devrions pas gâcher la bonne reprise. » Il est toujours plus facile de mettre en œuvre des réformes lorsque l’économie se porte bien, a-t-elle fait valoir.

« Intuitivement, on sent que cela fait sens : il est plus aisé de réformer le code des impôts quand les salaires augmentent ou de modifier la réglementation du travail quand le plein emploi est presque là », a relevé Mme Lagarde qui a invité les pays où les finances publiques sont solides – comme en Allemagne ou en Corée du Sud – à investir davantage sur leur propre marché et les pays pauvres à contenir leur dette publique.