Sciences Po, qui ne comptabilisait pas suffisamment de publications pour être classée l’an dernier par le « THE », termine cette fois au 50e rang mondial en sciences sociales. / Elsa Tabellion / Le Monde

Le Times Higher Education (THE), qui dresse chaque année un classement mondial des universités parmi les plus scrutés, a publié, mercredi 4 octobre, ses palmarès thématiques dans quatre disciplines : sciences politiques ; commerce et sciences économiques ; droit ; éducation.

C’est la première fois que l’organisme britannique publie un classement dans ces deux derniers domaines ; et il a augmenté le nombre d’établissements pris en compte pour le commerce et les sciences économiques (passé de 100 à 200), ainsi que pour les sciences politiques (de 100 à 400). Les principaux critères pris en compte sont la qualité de l’enseignement, de la recherche, l’ouverture internationale et le transfert de connaissances.

La réputation des établissements faisant partie des indicateurs retenus, les établissements anglo-saxons dominent, comme dans le classement général, tandis que ceux d’Asie progressent fortement.

Recul tricolore en commerce et sciences économiques

Alors qu’aucun établissement français ne figurait dans le top 100 mondial en sciences sociales, Sciences Po et le regroupement d’établissements Paris sciences et lettres s’y classent cette année 50e et 72e. En commerce et sciences économiques, où HEC n’a pas souhaité se faire classer, la première française reste l’université fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, mais en fort recul (67e au lieu de 39e), tandis que Polytechnique sort du top 100 (résultats détaillés à retrouver ci-dessous).

Aucun établissement français ne figure dans les nouveaux top 100 en droit et en éducation. A noter que dans le classement THE en arts et humanités, publié à la mi-septembre, la France figure à trois reprises dans le top 100 : Paris sciences et lettres est 32e mondiale (l’an dernier, seule une des composantes de ce regroupement d’universités, l’ENS, avait été classée, au 45e rang), suivie des universités Panthéon-Sorbonne – Paris-I (39e, en baisse de cinq rangs) et l’université Paris-Sorbonne – Paris-IV (54e, au lieu de 33e).

Le classement en sciences sociales

C’est la première fois, en huit années d’existence de ce classement, qu’une université britannique prend la tête : il s’agit d’Oxford, qui ravit cette année la première place à Stanford (désormais 4e). Sont prises en compte les disciplines suivantes : communication et études des médias ; sciences politiques ; sociologie ; géographie. Les Etats-Unis occupent néanmoins quinze des vingt premières places, qu’ils se partagent avec quatre britanniques et une vingtième place conquise par l’université d’Amsterdam (Pays-Bas).

Alors qu’aucune université asiatique ne figurait parmi les trente premières mondiales, celles de Singapour, Pékin et Hongkong progressent jusqu’aux 21e, 22e et 30e rangs. « Cela démontre que ce continent ne progresse pas que dans les domaines scientifiques et technologiques », salue le directeur éditorial du THE, Phil Baty.

Parmi les quatre classements publiés mercredi, c’est celui qui se révèle le plus favorable à la France, non représentée l’an dernier : Sciences Po, qui a atteint le nombre de publications nécessaires, fait son entrée directement à la 50e place mondiale, et Paris sciences et lettres à la 72e. Huit établissements français au total figurent dans ce classement, passé de 100 à 400 établissements.

Voici le top 20 mondial, suivi du tableau de classement des établissements français :

Voir le classement complet sur le site du Times Higher Education.

Le classement en commerce et sciences économiques

Les plus prestigieuses universités américaines continuent de dominer ce classement, avec Stanford qui passe en tête devant le MIT, du fait d’« une amélioration de ses scores en termes de citations et d’enseignement », précise M. Baty. Suivent trois britanniques : Oxford, la London Business School (nouvellement classée, alors que les établissements ne proposant pas de niveau licence étaient auparavant exclus), puis Cambridge, devant Harvard. Le directeur éditorial salue aussi la bonne répartition des deux cents premiers établissements, dans vingt-sept pays, sur les cinq continents.

Alors que les écoles de commerce françaises sont réputées dans le monde entier, seule l’Essec apparaît dans ce classement (dans la fourchette 101-125) : HEC, première française dans le classement du Financial Times, n’a pas souhaité participer au palmarès du THE. Les résultats français y sont en baisse : l’université fédérale de Toulouse Midi-Pyrénées, regroupement d’universités dont fait partie la Toulouse School of Economics du Prix Nobel Jean Tirole, passe de la 38e à la 67e place mondiale, et Polytechnique du 71e rang à la tranche 101e-125e.

Voici le top 20 mondial suivi du tableau de classement des établissements français :

Voir le classement complet sur le site du Times Higher Education.

Le classement en droit

Les Etats-Unis s’arrogent les quatre premières places de ce nouveau palmarès, avec les universités Duke, Yale, Stanford et de Chicago, suivies des britanniques Cambridge et Oxford. Mais le top 20 se révèle bien plus ouvert que dans d’autres disciplines, avec des universités australiennes, canadiennes, hongkongaises et néerlandaises parmi les vingt premières. Limité à cent établissements du monde entier, ce classement ne distingue aucun établissement français.

Voir le classement complet sur le site du Times Higher Education.

Le classement en éducation

Comme pour le droit, c’est la première fois que cette thématique fait l’objet d’un palmarès du Times Higher Education. Si le podium est sans surprise – Stanford, Harvard, Oxford –, il est sans précédent qu’un établissement asiatique se hisse parmi les cinq premiers d’un classement THE : Hongkong termine quatrième, grâce à d’excellents résultats en recherche. Plusieurs établissements asiatiques et australiens se distinguent dans ce top 100, où ne figure aucun français.

Voir le classement complet sur le site du Times Higher Education.