LES CHOIX DE LA MATINALE

Au programme ce week-end : la collection picturale des époux Hansen au Musée Jacquemart-André ; la Philharmonie de Paris fait sa Nuit blanche ; les arts urbains à l’honneur à Toulouse avec Mister Freeze ; le retour du conteur québécois Fred Pellerin au Théâtre de l’Atelier et plein d’autres choses encore.

EXPOSITION. La passion des Hansen pour l’art moderne au Musée Jacquemart-André, à Paris

« Portrait d’une jeune fille, Vaïte (Jeanne) Goupil » (1896), de Paul Gauguin (détail). / MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ

Wilhelm Hansen (1868-1936) et son épouse Henny (1870-1951) ont été des bienfaiteurs de l’art moderne. Dans la dernière décennie du XIXe siècle et les deux premières du XXe, ils ont collectionné les peintres du mouvement moderne qui s’accomplit en France, de Courbet à Matisse.

En 1914, le Musée national du Danemark organise une exposition d’art français du XIXe siècle. Et là, Hansen paraît avoir été frappé d’une révélation : il décide peu après de constituer une collection française, sur un principe simple, douze œuvres de chacun des plus grands, de Corot à Cézanne. Rien de moins. Il n’y a pas douze œuvres de chacun de ces artistes dans l’exposition présentée au Musée Jacquemart-André, restreinte à quarante-cinq toiles. Mais il y en a largement assez pour qu’on aille les visiter. Philippe Dagen

« Le Jardin secret des Hansen. La collection Ordrupgaard », Musée Jacquemart-André, 158, boulevard Hausmann, Paris 8e. Jusqu’au 22 janvier 2018, tous les jours de 10 heures à 18 heures, 20 h 30 le lundi. Tarifs : de 10,50 à 13,50 €.

MUSIQUES. Nuit blanche à la Philharmonie de Paris

La Philharmonie de Paris en janvier 2016. / KENZO TRIBOUILLARD/AFP

Il faudrait presque mille et une nuits pour raconter par le menu la multiplicité des programmes proposés pour la Nuit blanche à la Philharmonie de Paris. De 20 h 30 samedi à 6 heures du matin dimanche, pas moins de cinq parcours déroulent en parallèle leur foisonnement nocturne. Hommage tout d’abord à Pierre Henry, mort le 5 juillet, avec un voyage au fil de ses œuvres les plus marquantes, de Messe pour le temps présent à Multiplicité (création posthume d’une commande de la Philharmonie de Paris), en passant par La Xe Remix et Tour de Babel.

Pendant ce temps, le Musée de la musique soufflera ses 20 ans à la bougie, guidé par William Christie et d’autres musiciens, le collectif Arandel réalisant une œuvre électronique à partir d’instruments anciens. « La Nuit du quatuor » permettra à une dizaine de formations de régaler l’amateur de musique de chambre (les Quatuors Arod, Van Kuijk, Danel, Psophos…) tandis que les férus d’insolite verront le Trio Vacarme tenir sans faiblir une note à l’unisson pendant neuf heures au cours d’« Une nuit en La », « La Nuit répétitive » élaborant une course de relais entre les pianos de Lubomyr Melnyk et Bruce Brubaker, et l’orgue de James McVinnie, autour des musiques minimalistes de Philip Glass, Steve Reich ou John Cage. Marie-Aude Roux

Philharmonie de Paris, Paris 19e. Tél. : 01-44-84-44-84. Du 7 au 8 octobre, de 20 h 30 à 6 heures du matin. Entrée gratuite.

ARTS URBAINS. Une édition XXL pour le festival Mister Freeze, à Toulouse

Deux des dizaines de fresques de Mister Freeze : une collaboration Maye et Réso, une autre entre Maye et Jace. / E. JARDONNET

Chaque année, le Toulousain Mister Freeze convie dans sa ville des graffeurs, street-artistes, sculpteurs ou photographes de la scène urbaine internationale. Mister Freeze produit même son propre « off » en marge du « in », soit cette année au total quelque 13 000 m2 de fresques murales et œuvres d’atelier répartis entre l’espace de référence, Cobalt, où est présenté le travail des artistes à l’honneur, et un lieu complémentaire, qui se trouve être pour cette édition une suite de hangars désaffectés entourant le QG de l’association.

A l’affiche cette année : près de cinquante artistes venus de New York (Rime), de Russie (Yuri Averin), de Colombie (Guache, Joyce), d’Allemagne (Wow 123), de Suisse (Bandi, Smash 137), du Liban (EPS)… Avec, côté français : le Montpelliérain Maye, les Parisiens Maxime Drouet, Bom. K, RCF1, Hopare, Arnaud Liard, Nicolas Gzeley, le Réunionnais Gorg, les Marseillais Difuz et Gamo ou encore de nombreux graffeurs de la scène locale. Petite nouveauté, une programmation de projections et de rencontres vient compléter la visite – qui peut être accompagnée par un médiateur, sur réservation. Emmanuelle Jardonnet

Mister Freeze au 50cinq, 55, avenue Louis-Breguet, bâtiment 9, Toulouse. Jusqu’au 8 octobre. Accès gratuit.

ARTS DU RÉCIT. Fred Pellerin transforme le Théâtre de l’Atelier en village québécois, à Paris

Le conteur québécois Fred Pellerin est de retour à Paris, jusqu’au 5 novembre 2017. / DR

La venue à Paris du conteur québécois Fred Pellerin est toujours un événement en soi, il est en effet l’un des rares artistes de la parole francophones à pouvoir remplir entièrement une salle comme le Théâtre de la Ville en quelques minutes (comme lors de son dernier passage dans la capitale pour une représentation unique de son spectacle De peigne et de misère en mars 2016). Et ce, d’autant plus qu’il revient en cette rentrée 2017 avec une toute nouvelle création, Un village en trois dés, à l’affiche du Théâtre de l’Atelier (Paris 18e) pendant un mois.

Comme dans ses cinq précédents spectacles, il donne vie à toute une galerie de savoureux personnages qui peuplent Saint-Elie-de-Caxton, son village natal au Québec. On y retrouve ainsi Méo, le barbier décoiffeur, Toussaint, le marchand généreux, Lurette, la belle… et on fait la connaissance de deux nouveaux venus : Alice, la première postière de l’histoire locale, qui sait « licher les enveloppes dans les deux sens, tant pour les fermer que pour les ouvrir » et le curé, cet « envoyé de l’évêché mandaté pour redonner du lustre à la foi ambiante du Caxton d’époque ». Cristina Marino

Un village en trois dés, de et avec Fred Pellerin. Théâtre de l’Atelier, 1, place Charles-Dullin, Paris 18e. Tél. : 01-46-06-49-24. Jusqu’au 5 novembre, du mercredi au samedi à 19 heures, le dimanche à 18 heures. Tarifs : de 10 à 33 €.

INDUSTRIE DU DISQUE. Le Marché des labels indépendants à La Halle des Blancs-Manteaux, à Paris

Affiche (détail) du Marché des labels indépendants, à Paris. / DR

Alter K, Cracki, Fire, Glitterbeat, Idol, Kartel, Microqlima, Soundway, Tôt ou tard, Zamora… Non, ce ne sont pas les noms des derniers groupes à la mode mais ceux de quelques-unes des compagnies phonographiques indépendantes qui seront présentes, samedi 7 octobre, à La Halles des Blancs-Manteaux, à Paris pour la 2e édition du Marché des labels indépendants.

Bien que l’intitulé « marché » fasse d’abord penser à une convention professionnelle, les lieux sont ouverts au public et en accès libre. Les amateurs pourront découvrir et acquérir les productions de plus de 70 structures françaises et européennes, essentiellement dans le domaine du rock, la pop et l’électro, avec un peu de jazz, des plus modestes à des acteurs importants du secteur (Because, PIAS, Wagram…), assister à des concerts de groupes ou de DJ’s (The Supermen Lovers, Ex-Ile, BRNS, Lord Funk, Inna de yard, Mat Hood, Jo Wedin & Jean Felzine, Rubin…) et rencontrer musiciennes et musiciens. Sylvain Siclier

Marché des labels indépendants à La Halle des Blancs-Manteaux, 48, rue Vieille-du-Temple, Paris 4e. Mo Saint-Paul, Rambuteau. Samedi 7 octobre, de 11 heures à minuit. Accès libre.

FESTIVAL. La Maison des métallos fait « La Grande Echelle » aux enfants et à leurs parents, à Paris

« Piletta ReMix », une fiction radiophonique du collectif belge Wow ! / ANTHONY ABBELOOS

Pour sa deuxième édition, le festival jeune public La Grande Echelle quitte le Monfort Théâtre pour s’installer, du vendredi 6 au dimanche 8 octobre, à la Maison des métallos (Paris 11e). Ce festival a pour particularité de proposer une programmation destinée aux enfants dès le plus jeune âge. Ainsi la compagnie La Croisée des chemins présente Je suis là, un spectacle participatif de danse et de musique pour les tout petits, de 6 à 24 mois, bien sûr accompagnés par des adultes.

Ce sont en tout une quinzaine de compagnies françaises et européennes qui sont invitées à se produire dans le cadre de La Grande Echelle pour une trentaine de représentations, gratuites et payantes. Avec une grande variété de disciplines : des marionnettes, de la danse, de la musique, du théâtre, du cirque ; la projection d’un documentaire musical sur les différences entre enfants et adultes ; un bal participatif, le Balatroc (le samedi 7, dans le cadre de la Nuit blanche). Et aussi deux ateliers (le samedi 7 au matin), dont un atelier radio proposé par le collectif belge Wow ! en relation avec son spectacle Piletta ReMix, une fiction radiophonique en direct (à partir de 7 ans). Un voyage à faire en famille pour retomber en enfance, le temps d’un week-end. C. Mo.

La Grande Echelle à la Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e. Tél. : 01-47-00-25-20. Du 6 au 8 octobre. Tarifs : de 0 à 15 €.

FESTIVAL. Dynamo Fest, à La Dynamo de Pantin (Seine-Saint-Denis)

Affiche (détail) du Dynamo Fest, organisé à La Dynamo de Pantin. / DR

« Extension de la ligne artistique » du festival musical Banlieues bleues en Seine-Saint-Denis, comme il se présente, le Dynamo Fest propose, pour sa 2e édition, organisée du vendredi 6 au dimanche 8 octobre à La Dynamo de Pantin, un programme consacré en grande partie au continent africain.

Sont ainsi attendus, le 6 octobre, Leontina Fall, chanteuse et joueuse de kamele n’goni, instrument similaire au luth, en duo avec le guitariste Giani Caserott, le groupe The Afrorockerz de Julien Raulet (guitare) et Sylvain Daniel (basse) avec les vents de The Undivisible Horns, puis le chanteur Pat Thomas avec le Kwashibu Area Band. Samedi 7, la claviériste Eve Risser au clavecin et le clarinettiste Antonin-tri Hoang improviseront avec des musiciens africains, l’accordéoniste Bitori précédera un set du DJ Batida. Dimanche 8, final avec Electric Vocuhila mené par le saxophoniste et claviériste Maxime Bobo, puis le guitariste et chanteur franco-camerounais Blick Bassy avec son groupe Akö. S. Si.

La Dynamo de Banlieues bleues, 9, rue Gabrielle-Josserand, Pantin (Seine-Saint-Denis). Mo Aubervilliers/Pantin-Quatre-Chemins. Tél. : 01-49-22-10-10. Du vendredi 6 au dimanche 8 octobre. Tarifs : de 10 à 16 €.