Le milieu des Bleus Blaise Matuidi célèbre son but face à la Bulgarie (1-0), samedi 7 octobre, à Sofia. / FRANCK FIFE / AFP

Le soulagement de Didier Deschamps traduisait bien l’essentiel : le résultat l’emporte sur la manière. Au Stade Vasil-Levski de Sofia, le sélectionneur des Bleus a préféré retenir la précieuse victoire (1-0) arrachée par ses joueurs face à la Bulgarie, samedi 7 octobre, sous des trombes d’eau, plutôt que de s’attarder sur leur pâle prestation. « On savait pourquoi on était là. Prendre les trois points pour avoir les cartes en main », a sobrement déclaré le patron de l’équipe de France, au terme de la rencontre.

Sur le fil du rasoir avant leur déplacement à Sofia, les Tricolores ont, certes, rempli leur contrat. Grâce à ce succès étriqué, obtenu sur un but précoce (3ème minute) inscrit par le milieu Blaise Matuidi, les protégés de Didier Deschamps ont désormais leur destin entre leurs mains. En tête de leur groupe qualificatif pour la Coupe du monde 2018, ils comptent toujours un point d’avance sur la Suède, qui a surclassé (8-0) le Luxembourg. S’ils battent la Biélorussie au Stade de France, mardi 10 octobre, les Bleus valideront, quoi qu’il arrive, directement leur ticket pour la Russie, pays hôte du prochain tournoi planétaire.

« Il reste à finir le travail. Ça ne dépend que de nous, a rappelé Deschamps. On a passé la première étape, il y a la deuxième mardi. Faisons en sorte qu’il n’en reste pas deux de plus ensuite. » En domptant laborieusement la 38e nation au classement FIFA chez elle, l’équipe de France maximise ses chances d’éviter la case éprouvante des barrages, par laquelle elle avait dû passer en 2009 face à l’Irlande, et quatre ans plus tard contre l’Ukraine, pour composter son billet pour le Mondial.

« On est capables de mieux faire »

En dehors de ces considérations arithmétiques, que retenir de cette première victoire obtenue par les Bleus à Sofia depuis… 1932 ? Pas grand chose ou presque, de l’aveu même de Didier Deschamps. « On est capables de mieux faire, a reconnu le sélectionneur. On a su préserver notre but d’avance, à défaut de se rendre le match plus simple. »

Après avoir enregistré le forfait de cinq joueurs majeurs (Paul Pogba, Layvin Kurzawa, Benjamin Mendy, Ousmane Dembele, Laurent Koscielny), Didier Deschamps a surpris les observateurs en lançant, dans l’arène d’un autre âge du Vasil-Levski, l’arrière gauche Lucas Digne, troisième choix à son poste, le milieu munichois Corentin Tolisso, et l’attaquant Alexandre Lacazette, titulaire à la place d’Olivier Giroud comme avant-centre.

La sortie sur blessure de l’indispensable N’Golo Kanté, taulier de l’entrejeu, dès la demi-heure de jeu, et son remplacement par le jeune Adrien Rabiot (22 ans) ont cassé la dynamique des Tricolores. Au cours d’une seconde période chaotique, les Bleus ont inexorablement reculé, incapables de conserver le ballon. « Il y a eu beaucoup moins de liant, on a eu du mal à combiner », a maugréé Didier Deschamps.

Sur une pelouse gorgée d’eau, le prodige Kylian Mbappé, 18 ans, s’est distingué par quelques accélérations dévastatrices et surtout par ses lacunes dans les replis défensifs. Le jeune ailier du Paris-Saint-Germain a moins brillé que le Madrilène Antoine Griezmann, critiqué avant le déplacement à Sofia et auteur de la passe décisive pour Blaise Matuidi.

Quant au capitaine et gardien Hugo Lloris, il s’est illustré par un arrêt déterminant sur sa ligne, repoussant la tête à bout portant de Georgi Kostadinov (37ème). Sollicitée à maintes reprises, la défense centrale composée de Raphaël Varane et Samuel Umtiti a tenu bon, permettant aux Tricolores de sortir indemnes du déluge de Sofia.

La menace biélorusse

A l’heure des comptes, la mauvaise copie rendue par les Bleus pèse finalement peu dans la balance. A une marche d’une sixième participation consécutive à une Coupe du monde, les Bleus devront toutefois faire preuve de davantage de maîtrise technique et de créativité, mardi, à Saint-Denis. « La victoire contre la Biélorussie est synonyme de Coupe du monde. Les joueurs en sont conscients », a insisté Didier Deschamps.

Poussifs lors de leurs dernières sorties, ses protégés ne devront pas minimiser la menace biélorusse. Battue (3-1) par les Pays-Bas samedi et hors course, la sélection slave (77ème au classement FIFA) avait donné du fil à retordre aux Bleus, en septembre 2016, en arrachant un nul (0-0) héroïque sur ses terres. Surtout, elle rêve de rééditer son exploit du 3 septembre 2010. Ce jour-là, la Biélorussie avait renversé (1-0) les Tricolores du sélectionneur Laurent Blanc au Stade de France, lors d’un match qualificatif à l’Euro 2012. Signe que les Bleus ne sont pas à l’abri d’une mauvaise surprise.