Après le poids lourd d’Hollywood Harvey Weinstein, le créateur des « Honest Trailers », des pastilles vidéo très populaires sur YouTube, a été renvoyé par sa société de production pour harcèlement sexuel dimanche 8 octobre.

Andy Signore dans l’émission en ligne « Movie Fights ». / Capture écran Screen Junkies

D’après le site américain Variety, au moins cinq jeunes femmes ont témoigné dès vendredi 6 octobre, sur les réseaux sociaux, du comportement sexuel déplacé à leur égard d’Andy Signore, 38 ans, cocréateur et présentateur-phare de la chaîne YouTube Screen Junkies. L’une d’entre elles, April, raconte que M. Signore aurait tenté de l’agresser sexuellement à plusieurs reprises et aurait fait pression sur elle en menaçant de renvoyer son petit ami, un employé de la chaîne.

Plus de 6 millions d’abonnés

Emma, de son côté, explique que du temps où elle était stagiaire pour la chaîne YouTube son chef lui aurait envoyé des messages à caractère sexuel, l’invitant par exemple à le voir se masturber. Encouragée par les témoignages, une autre jeune femme, Devin, se confie publiquement, captures écrans à l’appui. Fan du vidéaste, elle échangeait avec lui régulièrement. Andy Signore lui a notamment déclaré que « si [elle s’habillait] sexy, [elle] pourrait avoir une chaîne YouTube ».

De nombreuses autres femmes ont fait part de leur propre expérience avec Andy Signore via des messages privés ou des messages anonymes adressés aux autres victimes. Des récits qui remontent parfois à plusieurs années et qui l’accusent d’avoir utilisé sa position hiérarchique et sa célébrité pour faire pression sur certaines d’entre elles. Screen Junkies compte plus de 6 millions d’abonnés. Les « Honest Trailers », vidéos qui parodient des bandes-annonces de cinéma, ont été vues pour certaines près de 10 millions de fois. Andy Signore est aussi le présentateur de l’émission en ligne « Movie Fights », elle aussi produite par Screen Junkies.

Une enquête interne

LCI explique que c’est l’affaire Harvey Weinstein qui a encouragé ces jeunes femmes a témoigner contre Andy Signore. Quand bien même certaines, comme Emma, s’étaient déjà exprimées à ce sujet sur les réseaux sociaux autrefois. L’une des victimes, April, explique notamment qu’elle a rapporté le comportement de M. Signore depuis plusieurs semaines. « Les ressources humaines de Screen Junkies continuent à ne pas me prendre au sérieux et gardent seulement les intérêts d’Andy en tête », déplorait-elle sur Twitter le 6 octobre.

Defy Media, le groupe qui possède Screen Junkies, confirme sur Twitter être informé de ces agressions depuis août. Il mènerait depuis une enquête interne. A partir des informations à sa disposition vendredi, il a annoncé la suspension de sa vedette, puis annoncé deux jours plus tard le licenciement d’Andy Signore pour ce « comportement intolérable ». Le présentateur américain, lui, est resté silencieux sur les réseaux sociaux depuis le début du scandale.