Les Français ont battu 7-1 leurs homologues néo-calédoniens en ouverture de la Coupe du monde des moins de 17 ans. / Anupam Nath / AP

Oui, malgré une prestation poussive, l’équipe de France de football est en passe de se qualifier pour la Coupe du monde 2018.

Oui, Caroline Garcia est en pleine forme et vient de remporter en Chine son deuxième tournoi en deux semaines.

Mais il s’est passé autre chose ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes sans doute passé à côté.

Les trois leçons du week-end

  • Tu t’inspireras de la Norvège pour l’égalité salariale

Les footballeuses norvégiennes sont de vraies pionnières sur le terrain et en dehors. Elles viennent, enfin, d’obtenir d’être payées comme leurs homologues masculins. Pourtant, le palmarès du football masculin norvégien est toujours désespérément vierge quand celui de l’équipe féminine est déjà bien rempli avec un titre mondial, deux titres européens et une médaille d’or olympique.

Dès l’an prochain, les joueuses appelées en sélection se partageront 693 000 euros, au lieu de 333 000 euros. Les footballeurs norvégiens ont renoncé à leurs revenus commerciaux pour que la Fédération accepte de revaloriser la rémunération des féminines.

Caroline Graham Hansen, l’une des vedettes de la sélection norvégienne, n’a pas manqué de saluer ce geste : « Merci d’avoir franchi cette étape pour les athlètes féminines. De faire la promotion de l’égalité, de nous aider toutes, de rendre notre combat un peu plus facile… »

En avril dernier, les footballeuses américaines avaient obtenu de belles avancées financières au terme d’un dur combat : doublement des salaires et des primes, augmentation des indemnités de déplacement. En 2016, cinq vedettes de la meilleure sélection de l’histoire du foot féminin (trois Coupes du monde et quatre JO), dont Hope Solo et Alex Morgan, avaient dû saisir la justice américaine pour forcer leur Fédération à améliorer leur sort.

En France, on est encore loin du compte. Chaque joueuse pouvait gagner 15 000 euros en cas de victoire à l’Euro 2017 quand les hommes auraient chacun empoché 300 000 euros pour un succès à domicile en 2016.

  • Du jus d’orange, tu ne boiras pas

Ou de mauvaises excuses, tu ne chercheras pas… Balayé samedi avec sa sélection gabonaise 3 à 0 par le Maroc en match des éliminatoires à la Coupe du monde 2018, Pierre-Emerick Aubameyang avait évoqué quelques heures avant le match un mystérieux jus d’orange qui aurait provoqué des maux de ventre à plusieurs de ses coéquipiers. Outre l’utilisation intempestive de smileys, qui n’appartient qu’à lui, l’attaquant de Dortmund sous-entendait, bien entendu, que la boisson aurait été piégée par ses hôtes marocains.

Large vainqueur sur le terrain à Casablanca et en tête du groupe C avant un dernier match décisif contre les Ivoiriens, le Maroc a répondu à ses accusations par l’intermédiaire de son capitaine Medhi Benatia. Le défenseur de la Juventus a manié l’ironie : « Non, ce n’est pas le jus d’orange qui était piégé, mais le thé… »

  • Avec deux drapeaux, sur le terrain, tu entreras

Pour la première fois dans l’histoire du football tricolore, la France dispute en ce moment une compétition internationale… avec deux sélections. En plus de l’équipe de France, les footballeurs de Nouvelle-Calédonie disputent eux aussi la Coupe du monde des moins de 17 ans en Inde. Une grande première pour cette équipe, 142e au classement FIFA, reconnue par l’institution depuis 2004. Le hasard faisant bien les choses, les deux sélections se sont retrouvées dans le même groupe, et on a ainsi pu voir s’affronter deux équipes de France en phase de poules dimanche 8 octobre.

Pour cette rencontre symbolique, à un an du référendum d’autodétermination qui doit se tenir sur l’archipel, les Néo-Calédoniens sont entrés sur le terrain avec le drapeau français et le drapeau kanak, qui sont tous deux les étendards officiels de la collectivité d’outre-mer. L’équipe de France n’a fait qu’une bouchée de leurs homologues ultramarins, avec une large victoire 7 à 1. Si le moment était « exceptionnel » et « bizarre » pour Dominique Wacalie, le sélectionneur de la Nouvelle-Calédonie, c’est aussi parce qu’il s’agissait du premier match du premier Mondial de l’histoire de cette jeune sélection, toutes catégories d’âges confondues.

L’homme du week-end : Kendall Waston

On aurait pu choisir de vous parler de Kostas Mitroglou, qui a disputé avec la Grèce son premier match en tant que titulaire depuis le 9 juin, avec un but et une victoire à la clé. Mais le vrai héros de ce week-end, c’est bien Kendall Waston, défenseur central costaricien de 29 ans qui évolue à Vancouver. Inconnu ? En France peut-être, mais on ne serait pas surpris qu’une statue à son effigie soit construite à San José. Le commentateur de ce match Costa Rica-Honduras, qui avait été reporté de 24 heures à cause de la tempête Nate, a bien failli y laisser sa voix.

C’est, en effet, Waston qui a offert à son pays, au bout du temps additionnel du match contre le Honduras, le but de la qualification pour la Coupe du monde. D’une tête rageuse à la 95minute, il a permis au Costa Rica d’égaliser face à leurs adversaires du soir et d’obtenir la deuxième qualification de suite du pays pour une Coupe du monde. En 2014, « Los Ticos » avaient surpris tout le monde en atteignant les quarts de finale, après avoir terminé premiers d’un groupe comprenant l’Uruguay, l’Angleterre et l’Italie.

Le chiffre qui en dit long

27

C’est le nombre de points du LOU, le Lyon olympique universitaire, qui lui permet d’être en tête du Top 14 pour la première fois de sa longue histoire. Club fondé en 1896 mais qui prit son nom actuel en 1901, le LOU a marqué le rugby d’entre-deux-guerres grâce à deux titres de champion de France obtenu en 1932 et en 1933. Depuis, les rugbymen lyonnais n’ont jamais vraiment brillé et étaient dépassés par les voisins de Bourgoin et de Grenoble dans les années 1990. Ces dernières années, Lyon avait fait l’ascenseur entre la Pro D 2 et le Top 14, décrochant son meilleur classement la saison passée dans cette compétition créée en 2005, une modeste 10e place.

Les Wiki du week-end

Niveau : facile

Ce défenseur, qui s’est révélé à Lille, est actuellement en tête de son groupe des éliminatoires avec la sélection suisse.

Niveau : difficile

Cet attaquant a marqué lors de la victoire de sa sélection pour mettre à mal le rêve de Coupe du monde des Cap-Verdiens.