Mardi 10 octobre, le mouvement de grève à l’appel du syndicat socialiste belge CGSP devrait surtout toucher les chemins de fer et les transports urbains. / JOHN THYS / AFP

La Belgique risquait d’être en partie paralysée, mardi 10 octobre, par une grève affectant tous les services publics. Le mouvement lancé par le syndicat socialiste CGSP devrait surtout toucher les chemins de fer et les transports urbains mais des entreprises privées, en Wallonie surtout, seront aussi à l’arrêt.

Les syndicats chrétien et libéral n’ont pas appelé à la grève mais une partie de leurs affiliés entend visiblement rejoindre un mouvement dit « de réaction » contre la politique du gouvernement fédéral. Selon le syndicat socialiste, la coalition de centre-droit du libéral Charles Michel veut démanteler les services publics en réduisant les budgets et les investissements. Au-delà, le syndicat proteste contre une politique d’austérité qui, selon lui, touche surtout les plus faibles, en leur imposant notamment une augmentation des frais de santé et une réforme des retraites.

L’incertitude demeurait lundi sur l’ampleur réelle du mouvement mais divers secteurs devraient être touchés compte de l’absence d’une partie du personnel. Ce sera le cas dans les hôpitaux, les écoles, la poste, les administrations régionales et locales. La télévision de service public devrait, elle, fonctionner normalement, avec toutefois des journaux d’informations écourtés.

La « semaine de l’immobilité »

Le syndicat socialiste est resté sourd à certains appels lui demandant d’alléger son mouvement pour permettre notamment aux supporteurs de se rendre au stade en vue du dernier match de qualification de l’équipe nationale pour le Mondial de 2018. Les Diables rouges ont déjà leur ticket pour la Russie en poche mais ils entendent fêter leur qualification à l’occasion d’un match sans enjeu contre Chypre.

Le ministre fédéral de la mobilité et des transports, François Bellot, avait également demandé aux syndicalistes de ne pas perturber le trafic sur la ligne de chemin de fer qui relie Namur à Bruxelles. En effet, un viaduc servant quotidiennement de porte d’entrée dans la capitale à des dizaines de milliers d’automobilistes a dû être coupé à la circulation samedi, car il menaçait de s’effondrer. « Ce sera la semaine de l’immobilité », titrait, du coup, La Libre Belgique, lundi matin, tandis que Le Soir dénonçait « trente ans de négligence bruxelloise ».

De nombreux ouvrages d’art manquent cruellement d’entretien et d’investissement dans la ville. Parmi ces derniers, divers tunnels routiers qui subissent des réfections urgentes ou sont coupés, tant ils étaient devenus dangereux.