La famille du jeune homme retrouvé mort le 14 septembre dans une cave d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) avec un fort taux de cocaïne dans le sang n’a jamais cru à la version officielle de la mort accidentelle par overdose. Lundi 9 octobre, elle a obtenu l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide involontaire.

« Nous sommes satisfaits de l’ouverture de l’information judiciaire, que nous attendions depuis quinze jours, a réagi l’avocat de la famille, Franck Lévy. Maintenant, il n’y a plus qu’à laisser le juge d’instruction faire son travail en toute indépendance. » La famille du jeune homme, prénommé Yacine, avait déposé le 23 septembre une plainte contre X pour homicide, puis saisi le doyen des juges d’instruction de Bobigny le 27 septembre. Elle réclame une contre-autopsie, à laquelle le parquet « ne s’opposera pas ».

Le corps de Yacine a été retrouvé dans la cave d’un immeuble du quartier Savigny, où habite sa famille, le pantalon baissé, une barre de fer à ses côtés, ainsi que des traces de poudre blanche.

« La vérité pour Yacine »

Une enquête, confiée à la sûreté territoriale, a été ouverte pour « recherches des causes de la mort » dans un premier temps, puis pour « homicide involontaire et trafic de stupéfiants », comme il est d’usage lors d’une mort par overdose. Car l’analyse toxicologique a révélé la présence d’un taux « très élevé » de cocaïne dans son sang, « compatible avec un décès par surdose », écrivait le parquet de Bobigny, le 16 septembre, dans un communiqué. Par ailleurs, « l’autopsie n’a pas révélé de traces de coups susceptibles d’entraîner le décès et elle a conduit à écarter l’hypothèse d’une mort violente ». Les lésions seraient compatibles avec une chute. Des conclusions auxquelles la famille et les proches ne croient pas.

Ces dernières semaines, plusieurs incidents nocturnes ont agité le quartier Savigny. Dans la nuit du 24 au 25 septembre, six voitures ont été brûlées et deux écoles visées par des incendiaires. Une salle de bibliothèque d’une école maternelle a complètement brûlé. Dans la nuit du 30 septembre, plusieurs véhicules en partage Autolib ont été incendiés, quelques heures après la tenue dans le calme d’un rassemblement d’environ trois cents personnes qui réclamaient la « vérité pour Yacine ».