La Commission européenne a lancé mardi 10 octobre un nouvel appel au dialogue entre le gouvernement espagnol et les autorités catalanes, alors que le président de la région autonome, Carles Puigdemont, pourrait déclarer l’indépendance en fin de journée.

« Nous appelons tous ceux qui sont concernés à sortir de cette crise aussi vite que possible et à entamer le dialogue », a déclaré un porte-parole, interrogé sur l’attitude de Bruxelles en cas de proclamation de l’indépendance.

« La violence, comme nous l’avons dit, ne peut pas être un instrument politique et nous exprimons notre confiance dans la capacité du président du gouvernement (Mariano) Rajoy à gérer ce délicat processus dans le respect de la Constitution espagnole et des droits fondamentaux des citoyens. »

Déclaration devant le Parlement

M. Puigdemont doit prendre la parole à 18 heures devant le Parlement, où les indépendantistes disposent de la majorité absolue, pour évoquer les conséquences du référendum d’autodétermination du 1er octobre, interdit par Madrid, au cours duquel le gouvernement régional affirme que le oui l’a emporté avec plus de 90 % des voix et un taux de participation de 43 %.

La loi d’organisation du scrutin prévoit qu’en cas de victoire, une fois les résultats connus, l’indépendance soit proclamée dans les quarante-huit heures. De la décision que Carles Puigdemont et les siens prendront dépend le sort de 16 % de la population espagnole, qui vit dans cette région contribuant à hauteur de 19 % au PIB de l’Espagne.

Le parc autour du Parlement fermé

La police a fermé, « pour raisons de sécurité », l’accès au parc qui entoure le Parlement catalan à Barcelone, d’où Carles Puigdemont pourrait unilatéralement proclamer l’indépendance de la Catalogne mardi soir.

Les forces de l’ordre veulent « empêcher toute situation dans laquelle s’exercerait une pression sur l’activité parlementaire », a précisé un porte-parole, tout en rappelant que dimanche, pendant une manifestation contre l’indépendance de la Catalogne, « un groupe de personnes a forcé les accès au parc et jeté des objets contre le Parlement ».

Les principales associations séparatistes de Catalogne avaient appelé à manifester devant le Parlement en « soutien et en défense de la déclaration d’indépendance », mais, à la suite de la fermeture du parc, leurs membres devront finalement se rassembler à l’extérieur de ce périmètre.