« Un ensemble de dysfonctionnements » à la préfecture du Rhône. C’est ce qui aurait conduit à la remise en liberté de l’auteur du double meurtre de Marseille, la veille de son attaque à la gare Saint-Charles, a assuré, mardi 10 octobre, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb. L’équipe de la préfecture sera profondément renouvelée « dès demain », a ajouté le premier ministre. Selon une source gouvernementale à l’Agence France-Presse, le préfet de Marseille sera remplacé.

Ahmed Hanachi, un Tunisien de 29 ans, a tué au couteau deux jeunes femmes le 1er octobre, avant d’être abattu par la police. Interpellé deux jours avant pour vol dans un centre commercial de Lyon, il avait été remis en liberté le lendemain, alors qu’il était en situation irrégulière.

Un frère interpellé en Suisse

Sur le front de l’enquête, la police fédérale (Fedpol) a annoncé mardi que le couple de Tunisiens, arrêté dimanche dans le sud de la Suisse, est composé d’un des frères du tueur de et de son épouse. Le couple, qui s’était présenté au centre d’accueil des demandeurs d’asile à Chiasso, une ville située à la frontière italienne, a été placé en détention en vue de son expulsion vers son pays d’origine, la Tunisie, a précisé Cathy Maret, directrice de la communication de Fedpol.

« L’homme est connu des services de police étrangers pour ses liens avec la mouvance terroriste djihadiste. En l’état, son rôle dans l’attentat de Marseille, si rôle il y a, n’est pas clair », a déclaré Fedpol dans un communiqué. Mme Maret a affirmé que l’expulsion « pourrait prendre plusieurs semaines ».

De source proche de l’enquête à l’Agence France-Presse, il s’agit d’Anouar Hanachi, son arrestation aurait été effectuée à la demande des autorités tunisiennes, ajoute-t-on de même source.

Un autre frère, Anis Hanachi, qui a combattu dans les rangs de l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie, a été interpellé samedi à Ferrare, dans le nord de l’Italie, à la suite d’un mandat d’arrêt international délivré par les autorités françaises.

Une sœur et un frère du Tunisien, qui avaient été placés en détention préventive vendredi en Tunisie, ont été relâchés mardi par le pôle judiciaire antiterroriste.

L’EI a revendiqué l’attentat de Marseille, mais les enquêteurs français n’ont rien trouvé qui puisse relier l’assaillant à l’organisation djihadiste.