Lors du match à huis clos entre le FC Barcelone et Las Palmas, au Camp Nou, le 1er octobre. / ALBERT GEA / REUTERS

Que serait le Barça sans clasicos, ces matchs de football qui l’opposent chaque saison au Real Madrid et sont le sel de la Liga ? La question taraude les indépendantistes depuis 2012, quand le gouvernement catalan a pris le chemin de la sécession. Le directeur général du FC Barcelone, Oscar Grau, l’a remise sur la table, mercredi 11 octobre. « La Liga et le Barça doivent se donner la main. Nous voulons continuer au sein de la Liga », a-t-il déclaré lors de l’annonce, devant la presse, d’un budget record pour la saison 2017-2018, de 897 millions d’euros. Un budget confectionné « sur la base de notre maintien dans la Liga, a-t-il insisté. Nous voulons faire du sport et la mission du FC Barcelone est de continuer à jouer dans les différentes compétitions ».

Le président du club azulgrana, Josep Maria Bartomeu, n’a pourtant pas été aussi clair. Le 2 octobre, il a souligné que le conseil de direction du Barça, en cas d’indépendance, « étudierait » dans quelle ligue jouer. Il s’inscrit dans une longue tradition de présidents nationalistes du club. Le 1er octobre, jour du référendum interdit par Madrid, il avait ainsi pris la décision de jouer à huis clos le match contre Las Palmas pour dénoncer les charges policières dans les bureaux de vote et faire en sorte que « le monde sache ce qui se passe avec les Catalans ».

En 2014, avaient été évoqués des « contacts discrets » avec la Ligue 1 pour que le club catalan puisse y jouer

Véritable étendard de la Catalogne, dont le slogan, « més que un club » (« plus qu’un club »), témoigne de son engagement politique et culturel en faveur du catalanisme, le Barça défend le droit à l’autodétermination. Début septembre, le secrétaire général du sport de la Généralité, Gerard Esteva, s’était aussi félicité d’une possible sécession, qui permettrait au Barça d’avoir « la grande chance de pouvoir choisir dans quelle Ligue jouer ». Et de mentionner le cas de l’AS Monaco, qui joue en France, comme preuve irréfutable.

En 2014, la revue Interview avait évoqué des « contacts discrets » avec la Ligue 1 en France, pour que le club catalan puisse y jouer. D’autres rumeurs ont évoqué l’intérêt du championnat anglais. Des élucubrations avant tout destinées à calmer les supporteurs du Barça, qui trembleraient à l’idée de voir leur horizon se limiter à des matchs contre l’Espanyol Barcelone (l’autre club de la ville) et le Girona, les deux seuls autres clubs catalans à jouer en première division. Dans un pays où les distances se mesurent en terrains de foot et où la vie s’arrête les soirs de grand match, la question est loin d’être une plaisanterie.