La compagnie de voitures privées américaine Uber a fait appel vendredi 13 octobre de la décision de Londres de lui retirer sa licence, en insistant sur sa volonté de dialoguer avec les autorités. Si la société américaine avait immédiatement annoncé son intention de former appel, elle a attendu la date butoir pour le faire formellement devant la justice britannique. La première comparution devrait avoir lieu le 11 décembre.

La compagnie a rappelé qu’elle pouvait continuer à exercer dans les rues de la capitale britannique tant que la procédure judiciaire est en cours. « Bien que nous ayons déposé notre appel, ce qui permet aux Londoniens de continuer à utiliser notre application, nous espérons poursuivre les discussions constructives avec Transport for London », a précisé un porte-parole d’Uber.

« Comme l’a dit notre nouveau directeur général, nous sommes déterminés à mettre les choses dans le bon sens », a-t-il complété.

Des excuses du PDG

Le 22 septembre, l’autorité des transports de Londres (TfL, Transport for London) avait décidé de ne pas renouveler la permission accordée à Uber de faire circuler ses voitures avec chauffeurs privés dans la ville. La décision a eu un retentissement considérable à Londres, où Uber affirme compter près de 40 000 chauffeurs et 3,5 millions de clients.

Pour justifier sa décision, TfL avait mis en avant le laxisme d’Uber dans la dénonciation des crimes et des failles dans les contrôles des casiers judiciaires et des certificats médicaux de ses conducteurs. L’autorité avait également déploré l’utilisation d’un logiciel permettant aux chauffeurs d’éviter de se faire repérer dans les zones où ils n’ont pas le droit d’exercer.

Dans un premier temps, Uber avait fustigé la décision londonienne avant que le patron, Dara Khosrowshahi, arrivé depuis peu à la tête de la société, présente des excuses pour apaiser la situation. Il s’est notamment excusé pour « les erreurs » de sa compagnie et a souligné sa volonté de « travailler avec Londres pour rectifier les choses ».

Plusieurs enquêtes judiciaires

Au début d’octobre, il s’est rendu à Londres, où s’est tenue une réunion « constructive » avec le chef de l’autorité londonienne des transports, de l’avis des deux parties.

La veille de cette rencontre, la responsable d’Uber pour l’Europe du Nord, région qui chapeaute notamment le Royaume-Uni, avait annoncé son départ de la société, sans dire explicitement si cette décision était liée aux déboires londoniens.

Présente dans plus de 70 pays, l’entreprise a eu maille à partir avec de nombreuses autorités dans le monde, dont la France, où elle a été condamnée à plusieurs amendes. Elle avait été brièvement bannie des rues de New Delhi, en Inde, à la suite d’un viol commis par un de ses chauffeurs et a été dernièrement interdite en Hongrie et au Danemark en vertu de nouvelles lois.

La société, qui a perdu plus de 600 millions de dollars au deuxième trimestre, doit affronter de surcroît plusieurs enquêtes judiciaires sur des soupçons de corruption de responsables étrangers.