Nicolas Hulot, lors d’une rencontre du gouvernement Macron avec les commerçants de Rungis, le 11 octobre. / FRANCOIS MORI / AFP

« Nous en savons assez pour dire qu’il faut sortir du glyphosate », a assuré le ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, dans un entretien au Journal du Dimanche, paru le 15 octobre. Interrogé sur une possible interdiction de cet herbicide, classé cancérogène probable par le Centre international de recherche sur le cancer, il promet qu’il « ne recule jamais ».

« Si je ne prenais en compte que la situation immédiate des agriculteurs, je ne ferais rien car parfois ils ne peuvent pas se passer de ce produit. Si je m’inscris sur une échelle de temps plus longue et si je considère la santé des citoyens, la sagesse voudrait que je l’interdise tout de suite. C’est un équilibre à trouver. »

Interrogé sur une possible interdiction avant la fin du quinquennat, Nicolas Hulot assure qu’il « ne sera jamais faible vis-à-vis d’entreprises qui tentent de mettre en coupe réglée les ressources de la planète et qui se sont rarement distinguées par leur altruisme ». Avec Agnès Buzyn, la ministre de la santé, ils prévoient de demander des évaluations indépendantes « pour que nos décisions soient incontestables ».«  L’objectif est d’y parvenir le plus vite possible en développant des solutions de substitution. Sachez une chose : je ne recule jamais ; parfois, je patiente un peu. »

Les rumeurs de démission, une « légende urbaine »

Dans cet entretien, le ministre est également revenu sur les rumeurs de démission qui ont circulé ces derniers jours, qu’il qualifie de « légende urbaine ». « Quand on annonce mon départ, je suis toujours le dernier informé ; en général, c’est ma femme qui me l’apprend par SMS… Il n’y a aucune réalité dans ce scénario. Peut-être que je ne m’exprime pas assez. Mais sans mauvais jeu de mots, j’ai la tête sous l’eau », affirme-t-il.

« Je ne suis pas dans la théâtralisation du rapport de forces. Je me donne un laps de temps pour mesurer si je peux répondre aux attentes de ceux qui partagent mes espoirs et mes craintes, poursuit le ministre. Depuis cinq mois, rien ne me rend inquiet – mais rien ne m’assure non plus que je vais gagner sur tout ce à quoi je crois. En tout cas, je n’ai aucun doute sur la volonté d’Emmanuel Macron de me donner les moyens d’agir. »