LES CHOIX DE LA MATINALE

Programme très riche cette semaine : la 8e édition du Marché des musiques actuelles, deux festivals de jazz, la reprise du spectacle Peau neuve de Lili Cros et Thierry Chazelle à Paris, une vidéo de la regrettée Sharon Jones et Sgt. Pepper’s en concert.

TROIS FESTIVALS :

  • Le MaMA, à Paris, du 18 au 20 octobre

Affiche du MaMA Festival. / DR

Huitième édition pour le Marché des musiques actuelles (MaMA) qui se déroulera mercredi 18, jeudi 19 et vendredi 20 octobre, au cœur du 18e arrondissement parisien. Cet événement possède la double particularité de se scinder d’une part en salon professionnel, et de l’autre en festival défricheur de nouveaux talents pop, rock, électro, hip hop… venus du monde entier, avec tout de même une grande part d’artistes français.

Parallèlement à ses nombreuses conférences et débats, le MaMA programme ainsi plus de 120 concerts, répartis dans 12 salles du quartier, dont notamment La Cigale, La Boule Noire, Les Trois Baudets, Le Bus Palladium et d’autres scènes plus atypiques telles que le Théâtre de l’Atalante ou le Lycée Jacques-Decour… Un forfait journalier donne l’opportunité d’assister à tous les concerts sans frais supplémentaires.

On recommandera lors de ce marathon musical de se pencher sur les rockers belges de Millionaire animé par Tim Vanhamel, ex-guitariste de dEUS (La Boule Noire, le 19 octobre à 21 heures), la folk pop contemplative du gallois Novo Amor (Trois Baudets, le 18 octobre à 21 h 45), ou encore parmi la pléthore de jeunes talents hexagonaux à suivre de très près, la chanteuse originaire de Marseille, Clara Luciani croisée jadis du côté de Nouvelle Vague, qui prépare son premier album pour février 2018 (Bus Palladium, le 18 à 19h35), le francilien Eddy de Pretto, incroyable performer remarqué par le prix des inRocKs lab et au Printemps de Bourges et dont le premier EP, Kids vient de paraître (le Backstage, le 18 à 20 h 30).

Mais aussi d’autres noms d’artistes confirmés, tels que l’esthète de la chanson pop Bertrand Burgalat (Lycée Jacques-Decour, le 18 à 23 h 30), Barbara Carlotti qui présentera quelques extraits de son nouvel album à paraître fin janvier (Lycée Jacques-Decour, le 19 octobre à 19h45), le grand retour à la chanson de l’icône underground Dani (Lycée Jacques-Decour, le 19 à 21 h 35), le multi-instrumentiste messin Chapelier Fou, dont le nouvel album électro Muance sort cette semaine (Lycée Jacques-Decour, le 20 octobre à 22 h). Franck Colombani

MaMA Festival, du mercredi 18 au vendredi 20 octobre dans 12 salles du 18e arrondissement parisien. Forfaits : 1 jour, 18 €; 3 jours 55 €.

  • Le Tourcoing Jazz Festival, jusqu’au 21 octobre

Affiche du Tourcoing Jazz Festival, organisé jusqu’au 21 octobre. / DR

Après quelques concerts en septembre et début octobre, le Tourcoing Jazz Festival a pris son rythme de croisière depuis samedi 14 octobre (Richard Bona, Richard Galliano…) et se poursuivra jusqu’au samedi 21. Avec déjà, signe de son succès, des concerts annoncés complets, notamment ceux de la chanteuse Lena Mervil, lundi 16, du saxophoniste Donny McCaslin, mardi 17, ou du chanteur et guitariste Keziah Jones, jeudi 19.

Il reste toutefois de nombreuses propositions de qualité, dont le quartette du trompettiste Jowee Omicil (le 17), le passionnant groupe PJ5 mené par le guitariste Paul Jarret et le saxophoniste Sylvain Rifflet avec un ensemble de cordes (le 18), l’étrange Blow Trio avec deux saxophonistes et un batteur, le pianiste Laurent Coq en trio avec le bassiste Joshua Crumbly et le batteur Jonathan Blake (le 19), la chanteuse Becca Stevens, les saxophonistes Archie Shepp en quartette et Julien Lourau avec son groupe Groove Retrievers (le 20), le trio du violoniste Jean-Luc Ponty, du guitariste Biréli Lagrène et du contrebassiste Kyle Eastwood… Sylvain Siclier

Tourcoing Jazz Festival, jusqu’au 21 octobre, à la Maison Folie Hospice d’Havré, Théâtre municipal Raymond-Devos et au Magic Mirrors de Tourcoing (Nord). De 7 € à 31 €, accès libre à certains concerts.

  • Jazz sur Seine, dans 25 lieux en Ile-de-France, jusqu’au 28 octobre

Affiche du festival Jazz sur Seine, jusqu’au 28 octobre. / DR

Pour la sixième année consécutive l’association Paris Jazz Club organise un grand rendez-vous du jazz, qui permet d’avoir accès à petit prix à de nombreux concerts et de mettre en valeur l’activité de divers lieux à Paris et en Ile-de-France, acteurs à l’année de l’actualité du genre. Le festival Jazz sur Seine, qui a commencé vendredi 13 octobre et se terminera samedi 28, annonce 25 clubs participants, pour 180 concerts par 450 musiciennes et musiciens.

Tous les styles sont représentés, du jazz classique au free, dans ses liens avec les musiques du monde, la soul, l’électro… Ce lundi 16 par exemple Lucky Peterson, à l’orgue, rendra un hommage à Jimmy Smith au Duc des Lombards (Paris 1er), le guitariste Louis Winsberg présentera au Pan Piper (Paris 11e) son projet jazz et flamenco Jaleo, et La Dynamo (Pantin) recevra le duo du guitariste Julien Desprez et du cornettiste Rob Mazurek puis Twins, double duo saxophones (Fred Jackson Jr., Stéphane Payen) et batterie (Makaya McCraven, Edward Perraud) qui invite le chanteur Mike Ladd… S. Si.

Jazz sur Seine, 180 concerts dans 25 clubs en Ile-de-France, jusqu’au 28 octobre. Forfait 3 concerts dans 3 lieux différents 40 €, réservation obligatoire avant les concerts.

UN SPECTACLE : « Peau neuve », de Lili Cros et Thierry Chazelle, chaque mardi au Ciné XIII Théâtre, à Paris

Affiche du spectacle « Peau neuve », de Lili Cros et Thierry Chazelle. / DR

Voix complémentaires, précises, dans la clarté détaillée des mots, instrumentistes aux envies variées (rock, folk, musiques du monde, éléments jazz, jusqu’au hip-hop…), la chanteuse, bassiste et guitariste Lili Cros et le chanteur, guitariste et joueur de mandoline Thierry Chazelle manient avec justesse et précision autant l’humour que l’émotion.

Ils nous avaient enchantés en février avec leur spectacle Peau neuve, dans un lieu plein de charme, la belle salle du Ciné XIII Théâtre, à Paris sur les hauteurs de Montmartre. Décor années 1920, intimité et confort. Ils y reviennent, chaque mardi jusqu’au 24 avril 2018. On retrouvera avec plaisir Les petits ça pousse, L’Homme de sa vie, Le Client d’Erotika, Le Petit Echo de la mode, Le Havre sur le port ou Les Amoureux. La mise en scène par Fred Radix et François Pilon, dans son inventive sobriété, constitue un autre atout de ce spectacle réussi. S. Si.

Ciné XIII Théâtre, 1, avenue Junot, Paris 18e. Mo Lamarck-Caulaincourt, Abbesses. Tél. : 01-42-54-15-12. Chaque mardi, à 20 heures (jusqu’au 24 avril 2018). De 13 € à 26 €.

UNE VIDÉO : Sharon Jones & the Dap-Kings, « Matter of Time »

Sharon Jones & the Dap-Kings "Matter of Time" OFFICIAL VIDEO
Durée : 03:25

Voilà près d’un an, le 18 novembre 2016, la chanteuse soul américaine Sharon Jones disparaissait à l’âge de 60 ans, emportée par un cancer du pancréas. Cette maudite maladie n’aura décidément pas non plus épargné une autre figure du label Daptone Records, Charles Bradley, décédé le 23 septembre. Celle que l’on surnommait la reine du funk fait aujourd’hui l’objet d’un album posthume, intitulé Soul of a Woman, à paraître le 17 novembre toujours sur Daptone Records, l’un des principaux instigateurs dans les années 2000 d’un certain revival soul traditionnel.

L’album contient onze titres inédits, enregistrés entre les périodes de traitement de la chanteuse, lorsqu’elle se sentait en pleine possession de ses moyens, sous la houlette bienveillante de son fidèle groupe The Dap-Kings. Un premier single a été dévoilé, Matter of Time, où la voix puissante et emplie de swing de la diva demeure inaltérée. Des images d’archive filment Sharon Jones lors de son ultime tournée, étincelante de joie de vivre sur scène comme en coulisses. Une vidéo rendue d’autant plus vibrante par la présence furtive de Charles Bradley à ses côtés. F. C.

TROIS CONCERTS :

  • A la Philharmonie de Paris, le Cleveland Orchestra, lundi 16 octobre et le Budapest Festival Orchestra, mardi 17 octobre

Le directeur musical du Cleveland Orchestra Franz Welzer-Möst. / ROGER MASTROIANNI

Deux orchestres incontournables, dirigés par leurs patrons respectifs, se produisent en tournée à Paris en début de semaine. Le premier, l’Orchestre de Cleveland, n’est autre que l’un des fameux « Big Five » américains, soit une machine de guerre symphonique ; le second, l’Orchestre du Festival de Budapest, a été sacré par Gramophone comme l’un des dix meilleurs au monde. L’Autrichien Franz Welzer-Möst a livré en 2015 une Troisième de Mahler d’anthologie. Il poursuit sa quête avec la magistrale Sixième Symphonie, dite « Tragique  », dans laquelle la virtuosité des musiciens qu’il dirige depuis 2008 devrait s’affirmer avec force et naturel.

Egalement mahlérien reconnu, Ivan Fischer abordera pourtant en terre russe avec une Quatrième symphonie de Tchaïkovski assombrie par le poids du « fatum ». A la tête de la formation qu’il a créée en 1983 avec son compatriote pianiste, le regretté Zoltan Kocsis, le chef hongrois accompagnera aussi l’excellent Emmanuel Ax dans le Concerto pour piano n°20 KV. 466 de Mozart, après avoir ouvert le concert avec – une petite folie ! – la Suite n°3 BWV 1068 de Bach. Marie-Aude Roux

Philharmonie de Paris, 221, avenue Jean-Jaurès, Paris 19e. Tél. : 01-44-84-44-84. Cleveland Orchestra, Franz Welze-Möst (direction), le 16 octobre, à 20 h 30, de 10 € à 85 €. Budapest Festival Orchestra, Ivan Fischer (direction), le 17 octobre à 20 h 30, de 10 € à 50 €. 

  • L’album « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band », des Beatles, présenté en concert sous la direction d’Yvan Cassar, au Théâtre des Champs-Elysées, vendredi 20 octobre

Affiche du spectacle consacré à L’album « Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band », des Beatles, sous la direction artistique d’Yvan Cassar, au Théâtre des Champs-Elysées. / DR

Dans la série d’été sur l’année 1967, publiée dans les pages Culture du Monde, notre collègue Bruno Lesprit avait consacré un article au Sgt. Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles, le présentant comme l’« album le plus célèbre de l’année 1967, et sans doute de la musique pop ». Sorti le 26 mai 1967, ce disque référence continue d’inspirer nombre de musiciens.

Parmi lesquels le pianiste et compositeur Yvan Cassar, qui proposera de redécouvrir les chansons du disque lors d’un concert au Théâtre des Champs-Elysées, vendredi 20 octobre. Avec un orchestre et Francis Cabrel, -M-, Imany (notamment pour la chanson A Day In The Life), Laurent Voulzy, Natalie Dessay, Karine Deshayes, Louis Chedid, Gaëtan Roussel, Christophe Willem, Hugh Coltman, Roni Alter et le groupe vocal Opus Jam. Ce concert est aussi annoncé comme le premier d’une série de productions au Théâtre des Champs-Elysées sur les « classiques de la pop ». S. Si.

Théâtre des Champs-Elysées, 15 avenue Montaigne, Paris 8e. Mo Alma-Marceau, Franklin-Roosevelt. Tél. : 01-49-52-50-50. Vendredi 20 octobre, à 20 heures. De 30 € à 95 €.