Oui, le PSG a conforté son avance en Ligue 1 au terme d’un succès laborieux à Dijon. Et ses joueuses ont remporté le premier derby parisien du championnat féminin.

Oui, le Stade rochelais a réussi ses débuts en Coupe d’Europe de rugby pour son tout premier match dans la compétition, une victoire sur le terrain londonien des Harlequins.

Oui, Tony Yoka a remporté son deuxième combat professionnel samedi malgré un adversaire plus farouche que prévu, l’Américain Jonathan Rice.

Ca pique un peu. / CHRISTOPHE SIMON / AFP

Mais il s’est passé d’autre choses ce week-end dans le monde du sport. Et vous êtes sans doute passé à côté.

Les trois leçons du week-end

  • Ton collège tu n’oublieras pas

Pas touche à mon collège ! Ousmane Dembélé (20 ans, FC Barcelone), Mathieu Bodmer (34 ans, Amiens) et Bernard Mendy (36 ans, ex-PSG) ont pris leur plus belle plume pour transmettre le message. Les trois footballeurs ont adressé une lettre au maire d’Evreux, Guy Lefrand (Les Républicains), pour protester contre la fermeture prévue de leur ancien collège.

Le collège Pablo-Neruda est censé fermer ses portes à la rentrée 2018. Impensable pour les trois sportifs normands : « Ce collège a joué un rôle central et prépondérant pour des milliers d’enfants et d’adolescents, dont chacun de nous. » Avec un merci spécial pour « ces professeurs et ces cadres éducatifs [qui] font de Pablo-Neruda un condensé de rêve républicain, où chacun a sa chance », insistent les sportifs dans leur lettre, publiée sur le site de l’hebdomadaire local La Dépêche.

Tous trois ont grandi à La Madeleine, quartier populaire de la préfecture de l’Eure. De 2009 à 2013, Bodmer et Mendy avaient déjà tenté un petit quelque chose pour leur quartier. Mais cette fois dans le domaine du football en tant que dirigeants de l’Evreux football club (5division nationale), clin d’œil à leur club formateur, l’Amicale laïque de La Madeleine.

  • Tes pieds tu surveilleras

L’une des stars de Portland, le basketteur C. J. McCollum va manquer le premier match de la saison. L’arrière des Blazers a reçu un match de suspension de la part de la NBA, à la suite d’une altercation entre son coéquipier Caleb Swanigan et le pivot adverse Alex Len, lors de la rencontre face aux Suns de Phoenix.

McCollum n’y a pourtant pas pris part, mais il a mis les pieds sur le terrain, en se dirigeant vers son coéquipier, et ce, alors qu’il était remplaçant. Or, les règles sont très strictes dans ce domaine pour éviter des bagarres générales, et l’arrière de Portland sera donc suspendu pour le premier match de la saison.

Le joueur a rapidement reconnu sa bêtise et s’est excusé auprès de son club et de ses fans :

« Je suis présent dans la ligue depuis bien trop longtemps pour avoir un tel oubli. Je veux m’excuser auprès de mes coéquipiers et de ma franchise pour avoir mis mon équipe dans cette situation. La conférence ouest est déjà assez dure comme ça. Ça ne se reproduira pas. J’ai appris la leçon. J’endosse toute la responsabilité pour ces huit pas qui nous coûtent cher. »
  • Ton genou tu abaisseras

C’est l’une des images fortes du week-end. Avant leur match face à Schalke, les joueurs du Hertha Berlin ont mis un genou à terre, comme l’ont fait avant eux plusieurs joueurs de football américain, pour « une ville de Berlin plus tolérante et ouverte, maintenant et à jamais ».

Colin Kaepernick est le premier joueur à avoir réalisé ce geste, avant le début des rencontres de football américain, au moment de l’hymne national, pour protester contre les violences raciales de la police, aux Etats-Unis. Kaepernick se retrouve aujourd’hui sans club, mais depuis les attaques de Donald Trump, de nombreux joueurs ont pris la relève.

Les joueurs du Hertha Berlin, à domicile, samedi 14 octobre 2017. / ANNEGRET HILSE / AP

Ce n’est pas la première fois que le club allemand défend de telles valeurs. En 2016, il s’en était pris à ses propres supporteurs qui avaient réalisé une bannière homophobe à l’occasion d’un match contre Cologne. Un an plus tard, il avait attaqué le parti d’extrême droite AfD pour « avoir diffusé une photo d’un de ses élus locaux avec Marvin Plattenhardt, l’un de ses joueurs », expliquait alors L’Equipe.

La personnalité du week-end

La femme du week-end est une princesse. En l’occurrence, Rima Bent Bandar Ben Sultan. La dirigeante est la « première femme à diriger une fédération » sportive… en Arabie saoudite, selon un responsable saoudien qui a préféré rester anonyme face à l’Agence France-Presse. La fédération en question est chargée de promouvoir la pratique du sport au sein des différentes catégories sociales dans le pays.

Le 2 août 2016, la princesse Rima avait déjà été la première Saoudienne à être désignée en conseil des ministres à un haut poste de responsabilité au sein du comité général sportif, l’équivalent du ministère des sports.

Fille du prince Bandar Ben Sultan, l’ancien puissant ambassadeur saoudien à Washington, la dirigeante est diplômée en muséologie d’une université américaine. Elle aura surtout besoin de diplomatie si elle entend changer la situation du sport en Arabie saoudite : il avait fallu attendre 2012 pour que ce pays ultraconservateur se décide à envoyer deux femmes aux Jeux olympiques.

Les femmes saoudiennes ne sont toujours pas autorisées à faire du sport en public dans leur pays. Même l’ouverture de salles de sport privées pour elles avait suscité des réactions négatives et des polémiques, alors que les Saoudiennes viennent d’obtenir le droit de conduire mais restent sous la tutelle des hommes pour voyager ou entrer à l’université.

Le chiffre qui en dit long

2,5

C’est, en millions d’euros, le plus gros budget annuel pour un club du championnat de France de volley-ball masculin, à savoir Tours. Alors que la nouvelle saison a démarré ce week-end et que tous espèrent succéder à Chaumont, le quotidien L’Equipe a compilé les ressources financières des douze clubs de Ligue A. Le bilan est intéressant : outre le cas tourangeau, toutes les autres sommes varient entre 1,6 et 1 million par an.

Des sommes à mettre en perspective avec celles de n’importe quel autre sport collectif. Mais aussi avec celles des clubs de volley étrangers. Ailleurs en Europe, « les plus puissants clubs ont 8 millions euros de budget », expliquait il y a deux ans Michel Rougeyron, le président du Paris Volley, dont le budget s’élève cette saison à 1,37 million d’euros, dont 460 000 euros consacrés aux salaires.

Dans ces conditions, difficile de recruter les joueurs les plus éminents de l’équipe de France. Pour Earvin Ngapeth, compter 350 000 euros par an (et donc 29 000 euros par mois) en 2015, rappelait ainsi Le Parisien, qui précisait aussi le salaire moyen en Ligue A : environ 3 400 euros par mois.

Le Wiki du week-end

Niveau : facile

Cet attaquant argentin a inscrit le triplé permettant à l’Inter Milan de battre le Milan AC dans le derby dimanche soir.

Niveau : difficile

Cet attaquant au parcours tortueux a sauvé l’honneur pour le Betis Séville, écrasé 6-3 par le FC Valence, qui se hisse à la deuxième place de la Liga.