« Stéphane Bern et Lorànt Deutsch clament qu’ils ne sont pas des historiens, préférant se définir comme des raconteurs d’histoires et d’ardents défenseurs du patrimoine » (Photo: Stéphane Bern en 2016). / JOEL SAGET/AFP

Replay. L’histoire reste un sujet hautement inflammable, en France. Mardi soir, deux émissions diffusées simultanément en ont encore apporté un aperçu. Anne-Elisabeth Lemoine avait invité à dîner dans « C à vous » sur France 5, Stéphane Bern, le « Monsieur Patrimoine » du gouvernement et animateur de « Secrets d’histoire » et le comédien Lorànt Deutsch, passionné par l’histoire de Paris, qui lui a inspiré le best-seller Métronome (éditions Michel Lafon).

Quant à Yann Barthès, il recevait dans « Quotidien » sur TMC, l’acteur et réalisateur Albert Dupontel venu présenter son nouveau film Au revoir là-haut, adapté du prix Goncourt 2013 de Pierre Lemaître. Au cœur de ce roman figurent les gueules cassées de la première guerre mondiale et les trafics en tout genre qui ont suivi le conflit.

Goût de la monarchie

Jusqu’à ce jour, Stéphane Bern et Lorànt Deutsch n’avaient jamais été réunis sur un plateau de télévision, souligne l’animatrice. À la campagne ils sont pourtant intimes et sillonnent la France, bras dessus, bras dessous, à la recherche des plus beaux lavoirs ou des plus belles chapelles en péril, pour un projet d’émission.

Critiqués l’un et l’autre, notamment pour leur goût de la monarchie, Stéphane Bern et Lorànt Deutsch clament qu’ils ne sont pas des historiens, préférant se définir comme des raconteurs d’histoires et d’ardents défenseurs du patrimoine. La figure d’Alain Decaux, grand conteur télévisuel est brandie en totem.

Pour échapper aux critiques des historiens, qui contestent la vision patrimoniale de M. Bern, l’ami du président botte en touche et se met parler de « réalité augmentée », une technologie qui permet de voir les monuments historiques, au temps de leur splendeur.

« Je conteste l’histoire de France »

De son côté, Yann Barthès demande Albert Dupontel, qui a récemment déclaré que l’histoire « ne devrait pas être enseignée, mais critiquée », d’éclairer ses propos. « On nous apprend que François 1er était en 1515 à Marignan, sans expliquer qu’il allait piquer les richesses des Italiens », répond l’acteur, avant d’ajouter : « il existe un Pont Alexandre III, or c’est le même homme qui a inventé les pogroms ».

Puis revenant sur la boucherie de 14-18, l’acteur explique que « cette guerre fut un désastre, un suicide humain. Il y a eu des montées sociales et d’ici à imaginer que pour les calmer, on a poussé ses braves gens à s’entre-tuer, il n’y a qu’un pas que je franchis allègrement ». Et de conclure : « je conteste l’histoire de France ».