Les conséquences de la libération de la parole de milliers de femmes sur les réseaux sociaux se poursuivent vendredi 20 octobre avec le dépôt de plainte pour harcèlement sexuel et agression sexuelle d’une ancienne assistante parlementaire visant le député (LRM) de la Moselle Christophe Arend. Ce dernier « conteste les faits » et a « pour sa part déposé plainte pour dénonciation calomnieuse », selon son avocate.

Franceinfo a recueilli le témoignage de la femme de 29 ans, qui accuse notamment M. Arend de lui avoir « pincé les deux seins » et d’avoir « tout fait pour [la] faire craquer » en multipliant « les remarques sexistes » et les gestes déplacés.

« Par exemple, il passe et essaie de dégrafer mon soutien-gorge, de me toucher les seins. Moi, j’ai compris. Dès qu’il arrive par-derrière, je sais qu’il va essayer, donc je me protège systématiquement les seins », dit-elle.

Il « faut que la honte change de camp »

Directrice de campagne de M. Arend lors de la campagne des législatives, elle est ensuite embauchée comme assistante parlementaire du député, qui est propulsé sous le feu des projecteurs pour avoir battu le numéro deux du FN Florian Philippot.

« Je pensais que nos rapports deviendraient beaucoup plus professionnels au moment où il y aurait un contrat de travail. Je pensais que je serais davantage protégée », explique-t-elle.

Mais elle finit par rompre sa période d’essai, à la fin de juillet, alors que M. Arend, chirurgien-dentiste à Forbach, aurait tenté de justifier son comportement en lui disant : « Moi, je suis médecin donc j’ai un droit d’effraction corporelle. »

Encouragée par les multiples dénonciations dans le sillage de l’affaire Weinstein, la jeune femme s’est finalement décidée à porter plainte, pensant qu’il « faut que la honte change de camp », selon ses propos rapportés par Franceinfo.

« Les député·e·s du groupe La République en marche prennent acte des graves accusations portées à l’encontre de Christophe Arend », a pour sa part commenté le groupe parlementaire dans un communiqué. « Toute forme de violence et de harcèlement est intolérable. Il appartient à la justice et à elle seule de faire la lumière », a encore ajouté le groupe des députés du parti présidentiel.