Danielle Darrieux, décédée le 17 octobre à l’âge de 100 ans, à Bois-le-Roi. / STF / AFP

Replay. Danielle Darrieux, qui s’est éteinte centenaire, le 17 octobre et René de Obaldia, toujours pas mort, à bientôt 99 ans se connaissaient-ils ? C’est la question qui nous turlupinait jeudi soir, en voyant apparaître ces deux grands artistes, à la télévision. L’une pour tous les hommages que lui ont été rendus dans les JT, l’autre parce qu’il était l’invité spécial d’Elisabeth Quin, dans « 28 minutes » sur Arte.

Dans tous les portraits réalisés de « l’actrice d’un siècle, symbole de la modernité au cinéma, pendant huit décennies », comme l’écrit Libération, avec une très belle photo pleine page en Une, un même détail revient en boucle. Dans Les Demoiselles de Rochefort, elle est la seule actrice à chanter de sa vraie voix, alors que tous les autres comédiens sont doublés. Suivent des extraits sonores où Danielle Darrieux, qui joue la mère de Catherine Deneuve et de Françoise Dorléac dans le film de Jacques Demy, chante.

Doyen d’âge de l’Académie française

Sa voix n’est pas aussi reconnaissable que celle de Jeanne Moreau, avec Le Tourbillon de la vie dans Jules et Jim, mais on est sensible au souffle de jeunesse. D’ailleurs, le réalisateur François Ozon ne s’est pas trompé, lui qui fait chanter l’actrice dans Huit femmes, trente-trois ans après.

Ce qui frappe d’emblée notre ouïe, en entendant René de Obaldia, sur le plateau de « 28 minutes », c’est aussi l’incroyable jeunesse de sa voix. On a l’impression que « Monsieur Nuage », comme le surnomme affectueusement Elisabeth Quin, est un jeune homme de 25 ans.

Or l’actuel doyen d’âge de l’Académie française est pourtant né à l’autre bout du monde, cinq semaines après l’armistice de 1918. Parolier de Louis Mariano, poète, dramaturge et romancier, il vient ce soir parler de Perles de vie, un recueil qui forme, selon lui, « un précis de sagesse portative ». René de Obaldia qui « s’excuse d’être toujours en vie », garde une idée en tête. « Il va bientôt se quitter », dit-il, sans crainte, ni remord, ni tristesse.

Quant à la question qui nous taraude : a-t-il connu Danielle Darrieux ? Nous avons bien l’intention de la lui poser ou de la poser à son éditeur historique Grasset, avant qu’il ne souffle dimanche, ses 99 bougies. Et comme l’auteur des Innocentines, ce recueil de poèmes pour enfants qui l’a transformé de son vivant en classique, a aussi été en 1952 figurant face à Louis Jouvet, dans le film Une histoire d’amour, on pense que tous les espoirs sont permis. Gageons même que la réponse sera positive.