Le 4 octobre, quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade dans cette même région. / JOE PENNEY / REUTERS

Un groupe d’hommes armés a attaqué la gendarmerie d’Ayorou, à 200 kilomètres au nord-ouest de la capitale Niamey, dans la région de Tillabéri, non loin de la frontière avec le Mali. Le bilan provisoire est de 13 gendarmes tués et 5 blessés. Les assaillant venus du Mali ont pris la fuite à l’arrivée des renforts militaires, en emportant deux ou trois véhicules de la gendarmerie. « Les opérations de traque ont été lancées », a affirmé le ministre de l’intérieur.

Située sur les berges du fleuve Niger, Ayorou a été l’une des principales attractions du tourisme nigérien. Mais la région de Tillabéri est devenue très instable en raison de nombreuses attaques meurtrières attribuées à des groupes djihadistes.

Etat d’urgence

L’ONU a dit avoir répertorié « au moins 46 attaques » de groupes armés au Niger dans la région de Tillabéri depuis février 2016. Le 4 octobre, quatre soldats américains et quatre militaires nigériens ont été tués dans une embuscade dans cette même région. A la mi-mai, des assaillants non identifiés avaient attaqué la même gendarmerie d’Ayorou, sans faire de victimes.

Vendredi, le Parlement a validé la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence dans l’ouest du Niger en raison de la « menace » des groupes armés. Cette mesure a été imposée en mars 2017 dans plusieurs départements des régions de Tillabéri et Tahoua, une autre région proche du Mali.

Après l’embuscade contre les soldats américains et nigériens, le ministre des affaires étrangères malien avait souligné devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York l’urgence de mettre à pied d’œuvre la nouvelle force internationale de lutte contre les djihadistes du Sahel (appelée G5 Sahel) où doivent s’associer les forces de sécurité du Tchad, du Niger, du Mali, du Burkina Faso et de la Mauritanie. La force du G5 Sahel doit comprendre 5 000 hommes et aura la possibilité de s’affranchir des frontières lors d’opérations antijihadistes. Mais son financement est loin d’être bouclé : seulement une centaine de millions d’euros ont été promis, sur plus de 400 millions jugés nécessaires par les pays membres.