Christine Boutin s’était fait connaître à l’Assemblée en 1998 lors du débat sur le Pacs, dont elle avait incarné l’opposition, parfois Bible à la main. / THOMAS SAMSON / AFP

Christine Boutin, 73 ans, ex-candidate à la présidentielle et pasionaria de la droite conservatrice et catholique, met fin à ses 40 ans de vie politique. Elle a annoncé, samedi 21 octobre, qu’elle allait démissionner de son mandat de conseillère départementale des Yvelines. Sa remplaçante Clarisse Demont prendra sa place au lendemain du 31 octobre.

« Je suis une femme comblée. Je suis fière de ces 40 années », a déclaré l’ancienne ministre du logement de Nicolas Sarkozy (2007-2009) lors d’une conférence de presse au siège à Rambouillet du Parti chrétien démocrate (PCD), dont elle reste présidente d’honneur. « Je suis heureuse de ne pas avoir renié mes convictions », a ajouté cette catholique pratiquante, en regrettant d’avoir été « ridiculisée, ringardisée ».

Bible à la main à l’Assemblée

Elle s’était fait connaître à l’Assemblée en 1998 lors du débat sur le pacs, dont elle avait incarné l’opposition, parfois Bible à la main. Elle s’était aussi engagée résolument contre le mariage homosexuel.

Pour celle qui fut candidate à l’Elysée en 2002, le retrait de la politique active ne signifie « pas la fin de (son) intérêt pour la politique ». « Je n’abandonne pas mon rôle d’influence », a-t-elle assuré, foulard bleu noué en turban autour de la tête.

Christine Boutin a débuté en politique en 1977 comme conseillère municipale et était élue du canton de Rambouillet depuis 1982. Députée de 1986 à 2007, Christine Boutin avait pour fief la 10ème circonscription des Yvelines, vaste territoire rural et conservateur, qu’elle a ensuite cédé à l’actuel président du PCD Jean-Frédéric Poisson, et qui a été remporté en juin dernier par Aurore Bergé, figure montante de La République en Marche.

Appel à voter pour Marine Le Pen

Lors de la dernière présidentielle, Christine Boutin avait appelé à voter en faveur de Marine Le Pen contre Emmanuel Macron, s’attirant des demandes de sanctions au sein de LR. « Je ne le regrette pas », a-t-elle assumé samedi. « Toute ma vie j’ai combattu le FN » mais, en tant qu’« anti-Macron primaire », « je voulais qu’il fasse le score le plus bas possible ».

Elle « regrette » en revanche que ses paroles aient « blessé des gens dans le débat sur le mariage homosexuel ». Elle avait été condamnée en novembre 2016 pour « provocation publique à la haine ou à la violence », après avoir dit en 2014 que « l’homosexualité est une abomination ».

Décidée à « nourrir sa foi », Christine Boutin étudie désormais deux jours par semaine la théologie à Paris.