Les Marseillais se félicitant d’être détenteurs du bâton de Bourbotte. / PHILIPPE LAURENSON / REUTERS

C’est l’un des matchs les plus attendus de la saison. Chaque année, la rencontre entre Marseille et Paris est cochée dès l’annonce du calendrier par les supporteurs des deux équipes. Sauf qu’en plus de l’honneur de chaque club mis en jeu lors de ce match, il faut ajouter à cette rencontre, ce dimanche 22 octobre, un enjeu supplémentaire : le bâton de Bourbotte, actuellement détenu par l’Olympique de Marseille.

Le bâton de Bourbotte, c’est un trophée imaginaire inspiré du « bâton de Nasazzi » : depuis 1930 et la victoire de l’Uruguay en Coupe du monde, les sélections nationales se ravissent ce trophée au fur et à mesure des matchs. Pour le récupérer, il suffit de battre l’équipe qui le détient (aujourd’hui, c’est la Finlande).

En 2009, le site Poteau Rentrant avait décidé de l’adapter à la Ligue 1. En 2013, alors que ce site spécialisé dans les statistiques de football a disparu, un groupe d’amis se met en tête de le relancer. Mais Poteau Rentrant ayant disparu, impossible de retrouver qui détient le bâton. Il leur faut en refaire tout l’historique.

« Ca a été assez laborieux, ça nous a pris à peu près six mois. Le site de la Ligue n’indiquait pas les matchs reportés par exemple. Mais on a fini par réussir », explique aujourd’hui Guillaume Amary, l’un des hommes derrière le bâton virtuel. Aujourd’hui, ils ont environ 2 300 matches dans leur base de données.

Des règles adaptées pour la Ligue 1

Comme pour le bâton de Nasazzi (dont le nom vient du capitaine uruguayen José Nasazzi, premier vainqueur de la Coupe du monde), le nom du bâton de Bourbotte vient de celui du capitaine lillois, François Bourbotte, vainqueur du championnat de France avec le LOSC, en 1946 (premier championnat d’après-guerre). Depuis, le bâton se repasse de clubs en clubs, et a changé de main à 883 reprises.

Au total, 52 équipes l’ont détenu à un moment ou à un autre, et c’est le FC Nantes, qui détient le record de possession du bâton, avec 181 matchs, devant le PSG (176) et l’AS Monaco (166). La plus longue série (26 matchs), revient quant à elle aux Parisiens, entre mars et décembre 2013.

Si pour le bâton de Nasazzi, les règles sont assez simples, il a cependant fallu les adapter un petit peu au championnat de France : en effet, que se passe-t-il si un club descend en deuxième division, alors qu’il détient le trophée imaginaire ?

« Heureusement, écrivent-ils sur le site, le règlement du bâton de Bourbotte stipule qu’un club qui emporte le titre en Ligue 2 le restitue au précédent club de Ligue 1 qui le possédait. »

C’est ce qui s’est notamment produit en 2016, quand Reims, avait récupéré le trophée, en battant Lyon, lors de la dernière journée. La victoire n’avait cependant pas permis aux Champenois de se maintenir. Le bâton avait donc repris le chemin de Lyon.

Presque un an sans bâton pour le PSG

S’il est encore méconnu, le bâton commence à se faire un nom. Plusieurs clubs, comme Monaco et Lille se sont félicités de l’avoir détenu ou d’en être le premier détenteur. Sur les réseaux sociaux, certains supporteurs tiennent à rappeler que leur équipe en est la dernière détentrice.

« Ca commence à prendre depuis la fin de saison dernière, raconte Guillaume Amary. On commence à avoir des contacts avec des clubs, avec certains groupes de supporteurs, avec d’autres blogs qui parlent de nous donc ça nous encourage à avancer. »

Depuis le 1er octobre 2017 et sa victoire 4-2 contre Nice, c’est l’Olympique de Marseille qui possède le trophée. Le club phocéen a pu le conserver après son match nul arraché dans les dernières minutes, face à Strasbourg (3-3), lors de la journée suivante, et se présente donc en tant que détenteur du bâton de Bourbotte, ce dimanche 22 octobre, face au PSG. Ce match est d’ailleurs un classique des affrontements pour le trophée imaginaire. Depuis mars 2011, le trophée a été mis en jeu à six reprises entre ces deux équipes, mais aucune n’a jamais réussi à chiper le bâton à l’autre.

En faisant mentir les statistiques, le club parisien conserverait sa large avance en Ligue 1 (six points, avant cette dixième journée). Mais surtout, il récupérerait un trophée qui le fuit depuis presque un an, et une défaite 3-0 contre Montpellier le 3 décembre 2016.