« La libération de la parole fait prendre conscience qu’une lutte quotidienne se joue dans l’espace public et professionnel », dit Agnès Buzyn. / LUDOVIC MARIN / AFP

Agnès Buzyn, la ministre de la santé, ancienne médecin et professeure spécialisée en hématologie, dit avoir été victime de « comportements très déplacés » dans son travail et appelle les hommes à se « rebeller » aux côtés des femmes contre le harcèlement sexuel.

« Comme beaucoup de femmes, j’ai eu affaire à des comportements très déplacés dans mon milieu professionnel », déclare la ministre dans une interview au Journal du dimanche, dimanche 22 octobre.

« Des chefs de service qui me disaient : “Viens t’asseoir sur mes genoux.” Des choses invraisemblables… qui faisaient rire tout le monde », rapporte-t-elle, ajoutant que « la libération de la parole » après le scandale Weinstein « fait prendre conscience qu’une lutte quotidienne se joue dans l’espace public et professionnel ».

Relevant qu’une « femme qui réagit face à un propos sexiste n’est jamais prise au sérieux », la ministre dit attendre « que les hommes se rebellent publiquement, [aux] côtés » des femmes.

Selon un sondage Odoxa-Dentsu publié vendredi, 53 % des femmes interrogées disent avoir été victimes d’agression sexuelle ou de harcèlement.

Dans la foulée de l’affaire Weinstein, du nom du producteur américain visé par une série d’accusations d’agressions sexuelles, aucun milieu social ou professionnel n’échappe depuis une semaine à la multiplication de dénonciations de harcèlement sexuel subi par des femmes.