Le scrutin s’est déroulé sous des trombes d’eau et des vents parfois violents, signes annonciateurs du typhon Lan. / TORU HANAI / REUTERS

Le chef du gouvernement japonais, Shinzo Abe, 63 ans, a remporté une large victoire aux élections législatives anticipées de dimanche 22 octobre, selon les sondages de sortie des urnes, les bureaux de vote ayant fermé à 20 heures locales (13 heures à Paris).

La coalition conservatrice du premier ministre du Parti libéral démocrate (PLD) est en passe de remporter 311 sièges sur les 465 de la chambre basse, selon des estimations de la chaîne privée TBS. D’autres chaînes créditent la coalition sortante d’un nombre de sièges légèrement inférieur à la majorité des deux tiers. Les résultats définitifs devraient être connus lundi matin.

M. Abe, arrivé au pouvoir en décembre 2012, pourrait, après un premier exercice raté en 2006-2007, rester aux commandes jusqu’en 2021, ce qui lui permettrait d’atteindre le record de longévité d’un premier ministre japonais depuis la seconde guerre mondiale.

Campagne éclair

Enferré dans des scandales de favoritisme qui ont pesé sur sa cote de popularité, M. Abe a joué à la fin de septembre la carte de la dissolution de la chambre basse, plus d’un an avant le scrutin prévu.

Après une brève campagne de douze jours centrée sur la Corée du Nord et les questions économiques, le scrutin s’est déroulé sous des trombes d’eau et par des vents parfois violents, signes annonciateurs du typhon Lan, qui se dirigeait droit vers l’archipel en provenance du sud-ouest avec des vents allant jusqu’à 216 km/h dans l’océan Pacifique.

Face au vieillissement de la population japonaise, à la déflation qui mine l’économie depuis deux décennies et à une croissance poussive, M. Abe vante sa politique de relance dite « abenomics » / KIM KYUNG-HOON / REUTERS

Face au vieillissement de la population japonaise, à la déflation qui mine l’économie depuis deux décennies et à une croissance poussive, M. Abe vante sa politique de relance dite « abenomics », faite de largesses budgétaires et d’une politique monétaire consistant à alimenter le marché en liquidités.

Le premier ministre a aussi pour ambition d’effacer un autre héritage du conflit, la Constitution pacifiste adoptée sous l’égide des Etats-Unis, qui interdit notamment toute opération extérieure de l’armée japonaise.