Le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, avant une réunion des chefs de la diplomatie de l’Union européenne au Luxembourg, le 16 octobre. / JOHN THYS / AFP

Paris espère que les prochaines élections en Catalogne, annoncées samedi 21 octobre par le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, « permettront de clarifier la situation » dans la région. C’est en tout cas ce qu’a expliqué au Journal du dimanche (JDD) du 22 octobre Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères.

Madrid a en effet annoncé la dissolution du gouvernement régional et l’encadrement du Parlement de Catalogne en vertu de l’article 155 de la Constitution, souhaitant la tenue aussi rapidement que possible d’élections régionales anticipées pour sortir de la crise qui menace l’unité de l’Espagne.

« Je souhaite [que ce scrutin] permette (…) de retrouver le chemin d’un dialogue constructif », a déclaré M. Le Drian. Le ministre a appelé les deux parties à « respecter » l’Etat de droit : « Le dialogue est toujours meilleur que la confrontation à condition qu’il se déroule dans une sérénité retrouvée et dans un cadre légal. »

« Dès que l’on sort du cadre constitutionnel au sein des pays de l’Union européenne (UE), on se retrouve dans une situation de dislocation dangereuse. »

« Trouver la démarche et le forum adéquat »

Interrogé ensuite sur le conflit syrien, le chef du Quai d’Orsay a insisté sur le fait que la ville de Rakka, reprise à l’organisation Etat islamique (EI) après quatre mois de combats, ne devait pas revenir sous contrôle de Bachar Al-Assad.

La ville ne doit « certainement pas » revenir au président syrien « puisqu’elle a été reprise par des forces d’opposition au régime », a-t-il fait valoir. L’ancienne capitale autoproclamée du mouvement djihadiste a été conquise par les combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de milices arabes et kurdes appuyées par les Occidentaux.

« Le temps est venu de trouver la démarche et le forum adéquat pour parler de l’avenir politique de la Syrie. »

M. Le Drian propose pour cela que les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, les pays de la région concernés « auxquels l’Iran serait associé » se retrouvent dès le mois de novembre pour des discussions « sur le fond ».

Tout cela doit permettre « que l’on travaille sérieusement sur un agenda de stabilisation du pays, d’écriture d’une nouvelle Constitution et de préparation d’élections libres », a détaillé le ministre, ajoutant craindre une dislocation de la Syrie en cas d’échec.