Pas de discours, pas de mobilisations, pas de journée historique. Un dimanche comme un autre à Barcelone. En principe le dernier de l’actuel gouvernement indépendantiste de Carles Puigdemont. Un dimanche que les Catalans ont voulu tranquille, chez eux ou à la terrasse des cafés.

Sur la place de la cathédrale, dans le quartier gothique, un petit marché propose des produits gastronomiques sous un soleil radieux. « On a besoin de normalité, on ne peut pas vivre avec une telle tension tout le temps », dit Cristina, qui en est à sa deuxième bière artisanale. « Je donnerais n’importe quoi pour oublier les politiques », ajoute sa compagne Luisa en agitant une tartine de fuet (saucisson). « Ils nous ont mis dans un épouvantable pétrin. Tout le monde est très inquiet alors autant essayer d’oublier, ne serait-ce qu’une journée. »

Avant la semaine décisive pendant laquelle doivent être adoptées des mesures drastiques du gouvernement espagnol pour reprendre le contrôle de la Catalogne, les dirigeants indépendantistes sont restés très discrets sur leurs intentions. « Nous devrons prendre les décisions avec un maximum d’unité », a déclaré Jordi Turull, porte-parole du gouvernement séparatiste, le seul à s’être prononcé. Après avoir dénoncé un « coup d’Etat contre les institutions de Catalogne », il a affirmé que « tous les scénarios » étaient envisagés, sauf, a-t-il précisé, celui de la tenue de nouvelles élections régionales que pourtant toutes les autres formations politiques demandent.

Les grandes associations indépendantistes n’ont pas encore donné de consignes à leurs militants. Seule une grève d’étudiants a été convoquée pour le 26 octobre. Samedi, les deux grandes organisations sécessionnistes, l’Assemblée nationale catalane (ANC) et Omnium ont réuni 450 000 personnes dans le centre-ville pour demander la mise en liberté de leurs deux responsables, accusés de sédition par Madrid.

Les députés indépendantistes ont prévu lundi de convoquer une séance plénière du Parlement catalan, en principe pour le 27, le jour de la réunion du Sénat à Madrid qui doit voter la mise en place des mesures exceptionnelles du gouvernement de Mariano Rajoy.

Le Parlement devrait également célébrer une date historique : celle du quarantième anniversaire du retour à Barcelone de Josep Tarradellas, président de la Généralité, l’exécutif catalan, après un exil de plus de trente ans pendant la dictature de Franco, à Saint-Martin-le-Beau (Indre-et-Loire).