Le président ivoirien Alassane Ouattara (à gauche) aux côtés du président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro (au centre), en janvier. / ISSOUF SANOGO / AFP

Après deux mois d’absence, le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, est revenu dimanche 22 octobre dans son pays. Lors de son arrivée à l’aéroport Felix-Houphouët-Boigny d’Abidjan, il a lancé un appel au « dialogue ».

« Je suis revenu pour prendre toute ma place dans le jeu politique, pour contribuer du mieux que je peux à l’apaisement, contribuer à travailler à la réconciliation et à la paix civile. »

Une centaine de ses proches et partisans l’ont accueilli dans le pavillon d’honneur de l’aéroport, aux cris de « prési, prési » (pour président).

Spéculations sur des tensions

La presse et de nombreux observateurs spéculent depuis des mois sur des désaccords croissants entre M. Soro et le président de la République Alassane Ouattara, prêtant au premier l’ambition d’accéder à la tête de l’Etat lors de la prochaine élection présidentielle en 2020. Des spéculations renforcées par la longue absence de M. Soro.

Le gouvernement réfute qu’il y ait des tensions entre les deux hommes, tout comme le président de l’Assemblée. Ils affichent même mutuellement leur confiance en public.

« Mes relations avec le président de la République, je peux vous assurer qu’elles sont bonnes, a répété M. Soro dimanche. Je m’emploierai à faire en sorte que [notre] relation soit toujours bonne. Dans les prochains jours, avec beaucoup d’humilité, j’irai voir le président de la République pour parler avec lui. »

« Ce n’est pas moi qu’on vise »

Des signes de brouille sont toutefois apparus récemment. Le chef du protocole de Guillaume Soro, Souleymane Kamaraté Koné, a été arrêté et écroué pour « complot », le 9 octobre, dans une affaire sensible de découverte d’une cache d’armes pendant une mutinerie dans l’armée en mai.

« Aujourd’hui, à cause de mon patron Guillaume Soro, je suis en prison. Ce n’est pas moi qu’on vise ! », avait réagi M. Koné dans une lettre ouverte mise en ligne au lendemain de son incarcération. « Je ne peux pas me prononcer sur une affaire pendante en justice », s’est contenté de déclarer Guillaume Soro dimanche, interrogé sur ce dossier par les journalistes.

Plusieurs proches de M. Soro ont, par ailleurs, été écartés de postes d’influence économiques et politiques en juillet. Et en septembre, l’intéressé n’a pas participé au congrès du Rassemblement des républicains, le parti du président dont il est un élu, disant « regretter » de ne pas y avoir été associé.