Le quinoa est cultivé sur les hauts plateaux andins de Bolivie. / Flickr / Biodiversity International

Replay. Chez Clémentine Miserolle, mère d’une nombreuse famille parisienne, on ne jure que par le quinoa. Assis en rond autour de la table, les enfants sont invités à expliquer les raisons de leur nouvelle passion pour cette petite graine.

Benoît, Charlotte et Romain ne se font pas prier. « Le quinoa a plus de goût que le riz » dit l’un. « Il est mou et croquant en même temps », ajoute l’autre. « Moi je préfère le quinoa chaud, c’est original et il y a un arrière-goût de noisette », renchérit le troisième. On se croirait plongé chez les Le Quesnoy de La vie est un long fleuve tranquille, le film réalisé par Etienne Chatiliez en 1988.

Ainsi débute « Quinoa, prenez-en de la graine ! », le documentaire diffusé dimanche soir sur France 5 et réalisé par Clémentine Mazoyer. La révolution Quinoa est en marche ! Mais si Clémentine Miserolle s’est convertie à la petite graine cultivée en Amérique latine, ce n’est pas seulement par mimétisme ou pour suivre la mode : elle est intolérante au gluten et le quinoa, qui appartient à la famille des épinards, n’en contient pas.

Trafics divers et spéculations

Le documentaire n’est en réalité pas aussi caricatural qu’il en a l’air. La découverte du quinoa par les Occidentaux est au cœur de trafics divers et de spéculations financières. On apprend que l’ONU a décrété 2013 « année internationale du quinoa », en raison de sa valeur nutritive, ce qui explique le boom de sa production. Depuis entre la Bolivie et le Pérou, les deux pays qui sèment cette petite graine andine, la guerre est déclarée. Et le cours du prix de la plante a de nouveau chuté.

Forcément, après avoir vu ce film, on se pose des questions sur Jean-Luc Mélenchon. Le leader de La France insoumise est-il un bobo qui s’ignore ? N’a t-il pas joué au prescripteur imprudent en confiant sur Gala.fr aux prémices de la campagne présidentielle, le secret de son régime minceur ? Il était lié à la découverte de la petite graine germée, qu’il consomme en taboulé, et ce fut un grand moment de télé, abondamment repris par les chaînes d’info en continu.

La promotion du quinoa était aussi un de ses arguments de lutte contre la consommation de viande carnée. Las ! Sur France Inter, vendredi 20 octobre, François Morel est venu ruiner cette belle démonstration. Dans son billet, l’humoriste a expliqué que depuis que le riche importe du quinoa de Bolivie et du Pérou, celui-ci est « quasiment » devenu « un produit de luxe ». Dans ces conditions, le pauvre d’Amérique latine s’est rabattu sur la vache, et « en est assez content, lui qui n’en avait jamais trop mangé » de viande.