La pénurie de beurre qui a récemment démarré en France « ne va pas durer », a assuré mardi 24 octobre Stéphane Travert, le ministre de l’agriculture. « Nous avons affaire à deux facteurs : une baisse de la lactation des vaches et une baisse de la collecte sur la période de l’été, conjuguée à une demande très forte des pays étrangers qui a fait monter les prix », a expliqué le ministre, invité sur Sud Radio.

« Nous allons revenir sur une collecte plus importante, donc je pense que les choses vont revenir progressivement dans l’ordre, a-t-il dit. Nous avons une production laitière très importante qui va remonter puisque nous entrons dans la période automnale et hivernale. »

« Ce que nous pouvons faire, ici, c’est saisir le médiateur des relations commerciales pour que les distributeurs et les transformateurs s’entendent », a-t-il déclaré. « Il y a urgence », a reconnu le ministre de l’agriculture, qui s’est néanmoins refusé à donner une date pour un retour à la normale.

Baisse de production en Nouvelle-Zélande

La hausse de la demande dans les pays développés comme dans les pays en développement est la principale cause de cette pénurie. A cela s’ajoute le retour en grâce de la matière grasse animale, après trente ans de dédain de la part des nutritionnistes, mais aussi un goût prononcé pour les viennoiseries françaises au beurre, notamment en Chine.

Face à cette explosion de la demande, la production laitière a baissé en Nouvelle-Zélande, plus gros exportateur mondial de lait, ainsi qu’en Europe, où la fin des quotas laitiers il y a deux ans avait provoqué une surproduction et donc une chute des cours poussant les éleveurs à réduire leurs tonnages.

En conséquence, les prix ont explosé : payé 2 500 euros la tonne en avril 2016, les cours du beurre ont atteint 7 000 euros la tonne l’été dernier. La hausse a touché de plein fouet l’industrie agroalimentaire, qui a vu ses coûts exploser mais n’a pas pu pour autant les transférer dans la grande distribution, qui fixe les prix annuellement.