Riad Guerfi est le 95e athlète suspendu sur la base de son passeport biologique. / FABRICE COFFRINI / AFP

Le Monde l’avait révélé il y a un an : le passeport biologique de l’athlète (PBA) – outil de détection indirecte du dopage faisant apparaître les variations hématologiques, mis en place en 2009 – Riad Guerfi, double champion de France du 10 000 mètres, avait été jugé anormal à l’unanimité des trois experts consultés par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). Ce n’est pourtant que le mercredi 25 octobre que le Service d’intégrité de l’athlétisme, organe antidopage indépendant de l’IAAF, a pu annoncer sa suspension pour quatre ans, à la suite d’une décision du Tribunal arbitral du sport (TAS).

L’IAAF avait fait appel devant le TAS après que la Fédération française d’athlétisme (FFA) eut relaxé l’athlète pour vice de procédure, le 4 janvier. Riad Guerfi avait obtenu cette première décision favorable en soulignant qu’il avait été notifié de la procédure lancée à son encontre par un simple courriel. Il avait affirmé n’avoir jamais reçu cet e-mail et avoir découvert les doutes sur son passeport biologique dans Le Monde. La FFA avait alors craint qu’une suspension ne soit retoquée en cas d’appel de l’athlète. Le TAS lui a finalement donné tort.

Interdit de compétitions d’athlétisme jusqu’en 2020

Il s’agit du 95e cas d’un athlète suspendu sur la base de son passeport biologique, le premier concernant un Français. Double champion de France du 10 000 mètres en 2013 et 2015, Riad Guerfi ne s’était pas qualifié pour les Jeux olympiques de Rio. Agé de 29 ans, il compte cinq sélections en équipe de France senior, après avoir aligné des performances prometteuses dans les catégories de jeunes, notamment en juniors. Régulièrement, il partait se préparer à Ifrane, une station d’altitude marocaine très prisée.

Le 26 février, Riad Guerfi avait disputé les championnats de France de cross, et terminé à une anonyme 34e place. Si l’IAAF avait fait appel de la décision de la FFA en saisissant le TAS dès le 20 février, la Fédération française d’athlétisme n’avait reçu le courrier lui indiquant l’appel de l’IAAF que le 3 mars. A partir de cette date-là, Riad Guerfi n’avait plus pu courir. La décision du TAS étant rétroactive à sa première suspension provisoire en 2016, il est désormais interdit de compétitions d’athlétisme jusqu’en 2020.

Ces derniers mois, il s’essayait à un autre sport : sur son compte Facebook, il faisait admirer ses entraînements de boxe thaïlandaise.