Le fabricant de jouets américain Mattel a annoncé jeudi 26 octobre plusieurs mesures d’austérité, prévoyant des suppressions d’emplois et des fermetures d’usines afin d’économiser en tout 650 millions de dollars (l’équivalent de 553 millions d’euros environ) lors des deux prochaines années.

Le propriétaire de la poupée Barbie a également décidé de suspendre le versement du dividende au quatrième trimestre, une mesure qui pourrait lui permettre d’économiser 50 millions de dollars supplémentaires.

La restructuration annoncée va entraîner « une réduction des effectifs globaux », a déclaré le directeur financier Richard Dickson, lors d’une conférence téléphonique. « Nous allons faire attention à ne pas toucher aux personnels côtoyant les clients » au quotidien, a-t-il ajouté sans donner davantage de détails ni sur le nombre d’emplois qui vont être supprimés, ni sur les zones géographiques concernées, ni sur les métiers affectés.

Lourdes pertes au troisième trimestre

Mattel prévoit de simplifier son processus de prise de décision en éliminant des postes de managers intermédiaires jugés « superflus » et va également fermer des usines, réorganiser sa chaîne logistique et se débarrasser de 40 % de ses marques pour ne se concentrer que sur des produits phares tels Barbie et les jeux pour bébés et d’éveil Fischer-Price.

La société, qui avait déjà un programme d’économies de 200 millions de dollars en cours, suspend également le recours aux consultants externes et aux CDD. « Le but est d’avoir une structure de coûts adaptée pour améliorer nos marges », a tenu à souligner Margaret Georgiadis, arrivée à la tête du groupe en février.

Ces mesures d’austérité interviennent au moment où le groupe a essuyé une perte nette de 603,3 millions de dollars au troisième trimestre achevé fin septembre. Il avait enregistré un bénéfice net de 236,3 millions de dollars à la même époque en 2016. Une performance « décevante », a reconnu la dirigeante.

La faillite de Toys’R’Us

La plupart des marques du groupe ont connu un passage à vide : les ventes de Barbie ont baissé de 6 %, celles de Fischer-Price de 15 %. Les recettes des produits American Girl ont plongé de 30 % et celles des jeux de construction (Mega Bloks) ont dévissé de 29 %.

Mme Georgiadis explique que les résultats ont été plombés par une charge fiscale de 561,9 millions de dollars et une mauvaise gestion des stocks. L’entreprise a également pointé du doigt la faillite du distributeur de jouets ToysR’Us, contribuait à 11 % des ventes mondiales de Mattel en 2016.

Mattel a toutefois promis jeudi que ses ventes allaient se « stabiliser » au quatrième trimestre, « ce qui va se traduire par une baisse d’environ 5 % des ventes annuelles comparé à 2016 », a assuré Richard Dickson, le directeur financier.

Mme Georgiadis, qui a travaillé chez Google, a promis jeudi que Mattel allait renforcer son offensive dans le numérique, en mettant l’accent sur les jouets connectés et en se renforçant dans les jeux vidéo pour redynamiser les ventes.

Le plan de relance présenté en juin par la nouvelle patronne donne aussi la priorité aux marchés émergents, notamment la Chine où le groupe californien vient de s’associer au géant du commerce en ligne Alibaba et au site consacré aux parents Baby Tree.