Un jeune blogueur mauritanien, condamné à mort pour apostasie pour un article sur Internet jugé blasphématoire pour le prophète Mahomet et en détention depuis près de quatre ans, sera rejugé par la cour d’appel de Nouakchott le 7 novembre. Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, également identifié comme Mohamed Cheikh Ould Mohamed, musulman âgé d’une trentaine d’années, est détenu depuis le 2 janvier 2014 à Nouadhibou, dans le nord du pays. Le 24 décembre suivant, il avait été condamné à mort par la cour criminelle de Nouadhibou.

Une peine confirmée le 21 avril 2016 par la cour d’appel de Nouadhibou, qui avait cependant requalifié les faits en « mécréance », une accusation moins lourde prenant en compte son repentir, puis renvoyé son dossier devant la Cour suprême. Ses avocats avaient ensuite demandé à celle-ci de prendre en compte son repentir. Réunie le 31 janvier 2017 en audience, elle avait décidé de casser la condamnation à mort prononcée par la cour d’appel de Nouadhibou et de renvoyer l’affaire devant une « cour d’appel autrement composée pour corriger les erreurs commises », sans les préciser.

Depuis la condamnation de Cheikh Ould Mohamed Ould Mkheitir, de nombreux rassemblements ont eu lieu en Mauritanie pour réclamer son exécution. « La pression de l’opinion publique et de certains partis populistes est toujours très forte contre lui », observe le journaliste Mohamed Fall Oumeir Beye, qui, pour cette raison, n’exclut pas le report du procès. La peine capitale n’a plus été appliquée en Mauritanie depuis 1987. Cette affaire est le premier cas de condamnation à mort pour apostasie dans cette république islamique.