La police grecque a annoncé samedi 28 octobre l’arrestation d’un premier suspect, un Grec de 29 ans, dans l’affaire des colis piégés ayant ciblé au printemps les créanciers du pays, dont le Fond monétaire européen (FMI) dont le siège est situé à Paris.

Intercepté dans la matinée alors qu’il sortait d’un appartement loué sous un faux-nom dans le centre d’Athènes, l’homme transportait notamment deux pistolets 9 mm, un mécanisme de mise à feu à retardement, « des substances explosives et de la poudre » et « divers matériaux de fabrication d’engins à retardement », a précisé la police dans un communiqué.

Le 25 mai, l’explosion d’une lettre piégée avait blessé Lucas Papademos, premier ministre grec entre 2011 et 2012, au plus fort de la résistance du pays à la cure d’austérité imposée par l’Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI).

Cet attentat, non revendiqué jusqu’à présent, suivait l’envoi en mars de paquets piégés au ministère allemand des Finances et au bureau du FMI à Paris dont une employée avait été légèrement blessée.

La Conspiration des Cellules de feu

Huit autres envois piégés – adressés notamment au commissaire européen aux affaires économiques Pierre Moscovici et au chef de file d’alors de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem – avaient été interceptés dans la foulée dans un bureau de poste athénien.

La Conspiration des Cellules de feu, un groupe anarchiste grec, avait revendiqué l’envoi à Berlin et les enquêteurs français lui ont imputé celui de Paris. Ce groupe avait affirmé agir dans le cadre d’un plan « Nemesis » (« justice » en grec) visant « le système de pouvoir ».

Le groupe, dont une dizaine de membres purgent de lourdes peines de prison, figure sur la liste des organisations terroristes établie par Washington.

Il avait mis l’Europe en alerte en 2010 avec une première série d’envois piégés à des ambassades en Grèce et à des dirigeants européens, avant de se mettre en sommeil en 2011 puis d’annoncer son retour en 2014.