Le Real Madrid est tombé (2-1) à Gérone, dimanche 29 octobre. / JUAN MEDINA / REUTERS

Contre toute attente, le modeste promu catalan Gérone a dominé le Real Madrid 2-1, dimanche 29 octobre, pour la 10e journée du Championnat d’Espagne. Une victoire historique et à la résonance très particulière sur fond de crise politique en Catalogne.

Malgré l’ouverture du score précoce d’Isco (12e), Gérone a enflammé le petit stade de Montilivi (13.500 places environ) et joué un mauvais tour au champion d’Espagne en titre pour leur première confrontation officielle: Christian Stuani (54e) puis Portu (58e) ont assommé le Real, qui dispose pourtant d’un budget quinze fois supérieur au club catalan (690 millions d’euros contre 40 millions d’euros).

Deux jours après la déclaration d’indépendance unilatérale de la région, suivie d’une reprise en main par le gouvernement espagnol, impossible de dissocier ce match de la situation politique, alors que le public a scandé des slogans indépendantistes et agité des drapeaux catalans. Le résultat a été salué sur Twitter par Carles Puigdemont, le président de l’exécutif catalan, destitué le 27 octobre par le gouvernement de Madrid, et ex-maire de Gérone (2011-2016) et membre d’honneur du club promu en Liga.

Et impossible aussi de ne pas s’inquiéter pour le Real de Zinédine Zidane (3e, 20 pts), qui pointe désormais à huit longueurs du leader Barcelone (28 pts), un gouffre.
Il faut toutefois nuancer ce tableau façon « David contre Goliath » car Gérone est partiellement sous le contrôle du riche club anglais de Manchester City, qui lui a prêté cinq joueurs cette saison.

Reste que le déficit du Real commence à être conséquent: seulement six victoires en dix journées à ce stade. Et il n’est pas habituel de voir la « Maison blanche » souffrir comme dimanche, alors que se profile un match décisif mercredi en Ligue des champions contre Tottenham.