Westminster, le siège du Parlement britannique, à Londres. / NIKLAS HALLE'N / AFP

La vague mondiale de dénonciation du harcèlement sexuel qui déferle depuis le scandale Harvey Weinstein a atteint la politique britannique. Une série de révélations, ces derniers jours, est venue exposer les comportements inappropriés de plusieurs députés, soulignant l’ambiance machiste qui règne de longue date à la Chambre des communes. Selon le Daily Telegraph, une liste de treize députés accusés de harcèlement circule. Elle inclurait au moins deux ministres, dont l’un qui aurait eu une liaison avec une assistante et un autre qui aurait posé une main sur la cuisse d’une journaliste, lui lançant : « Mon Dieu, j’adore ces seins. »

La première ministre, Theresa May, est intervenue, dimanche 29 octobre, demandant la mise en place d’un système plus strict pour sanctionner les éventuelles dérives des députés contre leurs employées. Depuis quelques années, il existe une ligne téléphonique confidentielle pour recevoir des plaintes, mais Mme May veut améliorer la procédure pour déposer plainte afin de « protéger le personnel » et généraliser un système de médiation au Parlement.

Dimanche, le Mail on Sunday a expliqué comment Mark Garnier, actuel secrétaire d’Etat au commerce international, a envoyé sa secrétaire acheter des sex toys. L’affaire date de 2010, quand il était simple député. « Il m’a emmené à Soho et m’a donné l’argent pour acheter deux vibromasseurs, témoigne Caroline Edmonson, son assistante de l’époque. Il a attendu hors du magasin. Il m’a dit que c’était pour sa femme et pour une autre femme qui travaillait à la permanence de sa circonscription. » M. Garnier confirme les faits, mais ajoute qu’il s’agissait « d’humour » après un déjeuner de Noël. Le père de trois enfants souligne que son comportement peut apparaître comme celui d’un « dinosaure », mais qu’il « ne constitue absolument pas du harcèlement sexuel ».

Après d’autres révélations de la presse britannique, l’ancien ministre des affaires galloises, Stephen Crabb, a reconnu avoir envoyé des messages « explicites » à une jeune femme de 19 ans qu’il avait reçue pour un entretien d’embauche. Il l’a ensuite revue à plusieurs reprises, mais affirme n’avoir eu aucune relation sexuelle avec elle. L’an dernier, il avait dû démissionner de son poste de ministre du travail et des retraites après des accusations similaires concernant une autre jeune femme.

Le 25 octobre, le député travailliste Jared O’Mara a été suspendu par son parti après la révélation d’une série de remarques sexistes et homophobes qu’il avait publiées en ligne entre 2002 et 2004.