Le 14 novembre 2015 à 15 h 4, le TGV qui effectuait son dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Strasbourg avait déraillé à l’entrée de la courbe de raccordement de la nouvelle ligne avec la ligne classique au niveau de la commune d’Eckwersheim (Bas-Rhin). / FREDERICK FLORIN / AFP

La SNCF et sa filiale Systra sont responsables de l’accident mortel qui a touché une rame d’essai du TGV à Eckwersheim, dans le Bas-Rhin, le 14 novembre 2015. C’est ce que démontrent les conclusions définitives de l’enquête judiciaire. Présentés aux familles des victimes samedi 28 octobre, les résultats de l’enquête sont rapportés par France 3 Grand Est.

Le 14 novembre 2015, le TGV qui effectuait son dernier test sur le tronçon de la ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Strasbourg avait déraillé à l’entrée de la courbe de raccordement de la nouvelle ligne avec la ligne classique au niveau de la commune d’Eckwersheim (Bas-Rhin), à 20 km de Strasbourg, avant de percuter un pont. Onze personnes sont mortes dans le déraillement, 42 autres ont été blessés, alors que 53 personnes se trouvaient à bord.

Validation d’un essai à 330 km/h

L’enquête évoque, notamment, la responsabilité de Systra. France 3 Grand Est rapporte que la filiale a demandé à l’équipage « de procéder à des essais en survitesse à 10 % de plus que la vitesse de conception de la ligne, et non la vitesse de commercialisation ». Une demande qui aurait permis de valider un essai à 330 km/h au lieu de 187 km/h, « sans justification ni information au personnel d’essai ».

Les conclusions accablent également la SNCF, dont l’équipage de conduite ne disposait « ni des informations suffisantes ni des compétences requises pour conduire ces essais », fait encore savoir la chaîne publique.

En octobre 2016, trois salariés de la SNCF et de Systra avaient été mis en examen pour homicides et blessures involontaires. La présence de personnes invitées, pourtant interdite à bord du TGV d’essai, avait également été questionnée par le cabinet Technologia, dans son enquête pour le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).